A Angoulême, Hollande reprend le chemin des provinces françaises

Il n'avait plus effectué de déplacement public dans les provinces françaises depuis la fin août: après une parenthèse de plus de six semaines, François Hollande reprend jeudi son bâton de pèlerin pour une visite à Angoulême sur le thème de l'autisme.

Une sortie millimétrée, prudemment limitée à trois petites heures et au cours de laquelle le chef de l'Etat ne devrait se livrer à aucun bain de foule ou "déambulation", prévient-on à l'Elysée où l'on invoque la gravité du sujet qui l'amène dans la préfecture de Charente.

Il s'agit de "renouer le fil rompu de la confiance entre les Français et le président mais aussi et plus généralement avec la politique", souligne un proche du président Hollande, qui y voit "un défi extraordinaire pour tout responsable politique".

François Hollande, dont la cote de popularité continue d'évoluer en eaux profondes, avait consacré sa précédente visite en province à l'Ile de Sein, le 25 août, clôturant un cycle de commémorations estivales des deux Guerres mondiales. La pénultième remontait au 10 juillet, lorsqu'il s'était rendu sur la 6e étape du Tour de France.

L'été du président a été accaparé ensuite par les crises internationales, de l'Ukraine à la Syrie, tandis que ses vacances, entourées d'un halo de mystère, ont tourné au jeu du chat et de la souris avec la presse people et les paparazzi.

Points d'orgue de la séquence internationale et estivale du président: sa visite à Bagdad, le 12 septembre, suivie de sa participation, une dizaine de jours plus tard, à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, endeuillée par la décapitation d'un otage français aux mains d'affidés algériens des jihadistes irakiens.

Mais c'est surtout le Premier ministre Manuel Valls qui a attiré la lumière ces dernières semaines avec des visites en Allemagne et en Grande-Bretagne pour défendre bec et ongles les réformes économiques engagées par la France face à l'impatience de Berlin et au scepticisme de la City.

Loin de ces enjeux internationaux, François Hollande entend aborder en Charente un sujet purement intérieur: la mise en œuvre du 3e plan autisme.

- "Société française électrique" -

Lancé en mai 2013 et doté de 205 millions d'euros, ce plan vise à créer 3.400 places d'accueil supplémentaires d'ici à 2017 pour des enfants et des adultes autistes et à promouvoir un dépistage précoce de la maladie, dès l'âge de 18 mois.

Deux rendez-vous l'illustreront. Le premier conduira le chef de l'Etat au Centre d'action médico-sociale précoce de Soyaux, en périphérie d'Angoulême où il se fera présenter des actions de dépistage et d'accompagnement d'enfants autistes âgés de 18 mois à 6 ans.

Puis François Hollande rejoindra une "unité d'enseignement en école maternelle", à l'école Pierre de Ronsard d'Angoulême, l'une des trente nouvelles unités de ce type ouvertes à la rentrée 2014 pour accueillir des enfants autistes de 3 à 6 ans.

"Il a voulu un sujet social, une réalisation concrète de l'action de l'exécutif depuis 2012", souligne l'entourage du président, qui précise que cette visite en annonce d'autres "dans les semaines qui viennent" pour aller à la rencontre des "Français qui réussissent".

Pour l'heure toutefois, pas question de renouer avec les visites grand format en province, étalées sur deux jours, dont rêvait l'équipe de François Hollande à l'Elysée au printemps 2013. Le projet a fait long feu après une première tentative à Dijon, ternie par quelques interpellations un peu vives de passants et un service d'ordre un peu trop musclé, et une ultime tentative dans le Tarn et l'Aveyron fin mai.

"La société française est électrique et il ne faut pas grand-chose pour qu'elle s'enflamme", observe un proche du président.

Source : AFP