L'emploi à domicile poursuit sa baisse, en l'absence de coup de pouce

  • Une aide familiale au domicile d'une personne âgée
    Une aide familiale au domicile d'une personne âgée AFP/Archives - Jeff Pachoud
  • Une aide familiale au domicile d'une personne âgée
    Une aide familiale au domicile d'une personne âgée AFP/Archives - Mychele Daniau
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Centre Presse Aveyron

L'emploi à domicile a enregistré son quatrième trimestre consécutif de baisse en avril-mai-juin, selon les chiffres publiés jeudi, occasion pour les particuliers employeurs de se rappeler au souvenir du gouvernement, qui leur avait promis un allègement de charges pour 2015.

Au deuxième trimestre par rapport au premier, la masse salariale versée par les employeurs de salariés à domicile a baissé de 0,6%, et sur un an la baisse est de 3,7%, selon les chiffres publiés par l'Acoss, organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale.

Le nombre total d'heures déclarées a reculé pour le neuvième trimestre consécutif (-1,2% par rapport au premier trimestre 2014 et -4,8% sur un an), et le nombre d'employeurs a diminué de 0,7% (-2,4% sur un an).

Ces évolutions s'observent pour les activités "hors garde d'enfants" (aide ménagère, garde malades, aide aux personnes âgées, soutien scolaire...).

En revanche, pour la garde d'enfants à domicile, la masse salariale a augmenté au deuxième trimestre (+0,6%), pour la première fois depuis début 2012. Cette progression s'explique par des hausses du taux de salaire horaire moyen (+0,3%) et du nombre total d'heures déclarées (+0,3% également). Néanmoins, sur un an, la masse salariale reste en baisse de 2,9%.

De même, l'activité des assistantes maternelles, qui gardent à leur domicile des enfants, est mieux orientée. Après deux trimestres de baisse, le nombre d'heures déclarées progresse de 1% sur le trimestre, tandis que la masse salariale nette augmente de 1,4%.

Pour la Fédération des particuliers employeurs (Fepem), qui estime que 16.500 emplois en équivalent temps plein ont été détruits en 2013, la tendance reste inquiétante, et ce n'est pas le projet de budget 2015 de la Sécurité sociale qui peut en l'état inverser la tendance.

- "Maintenant ou jamais" -

"L'heure est grave", a déclaré la présidente de la Fepem, Marie-Béatrice Levaux, mercredi, lors d'une conférence de presse, estimant que "c'est maintenant ou jamais" que le gouvernement doit prendre des mesures d'allègements de charges.

Cet été, le Parlement avait voté une réduction des cotisations patronales pour certains emplois à domicile. L'allègement dont bénéficient depuis 2013 les particuliers employeurs devait passer de 0,75 euro de l'heure à 1,50 euro au 1er septembre, pour les gardes d'enfants et l'assistance aux personnes âgées ou handicapées.

Mais cette disposition a été censurée en août, pour des raisons de forme, par le Conseil constitutionnel. Le gouvernement avait alors indiqué qu'elle serait de nouveau proposée, dans le cadre du projet de budget de la Sécu.

Ce texte, présenté mercredi en conseil des ministres, ne comporte cependant pas la mesure attendue, et la Fepem espère maintenant qu'elle sera introduite par amendement lors du débat parlementaire.

Mais elle estime que le dispositif tel qu'il avait été voté "n'aurait concerné que très peu de particuliers employeurs" et n'aurait pas suffi à relancer l'emploi déclaré.

La Fepem continue donc de militer pour que l'allègement de charges soit porté à 2 euros, et qu'il concerne tous les particuliers employeurs (heures de ménage etc). Selon Mme Levaux, c'est la mesure pouvant diminuer le coût de l'emploi et ainsi enrayer la chute de l'emploi à domicile.

Source : AFP

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