Espalion : le poignant témoignage d'un poilu aux collégiens

  • Roger Briole et Jean Micheau campent deux soldats de la Grande Guerre.
    Roger Briole et Jean Micheau campent deux soldats de la Grande Guerre. Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Histoire. Ses carnets de guerre de tonnelier de l’Aude font référence dans le devoir de mémoire. À l’initiative des enseignants du collège Louis-Denayrouze ses descendants seront à Espalion le vendredi 18 octobre.

De famille très modeste, il était ouvrier agricole puis tonnelier dans un village de l’Aude, à 35 ans, marié et père de deux enfants, Louis Barthas sera incorporé le 4 août 1914 et va rester sous les drapeaux quatre ans et demi, la plus grande partie au front comme caporal dans l’artillerie. Une longue période pendant laquelle il rédige carnets, lettres, qui lui permettront, une fois démobilisé, de rédiger d’une encre violette et à la plume, un manuscrit constitué de 19 cahiers d’écolier.

De quoi produire un livre de plus de 500 pages mis en forme par son petit-fils Georges puis édité en 1978. Un ouvrage qui reflète l’état d’esprit des soldats mais aussi un avis précieux parce qu’émanant d’un témoin ordinaire qui note avec sincérité sans penser à la publication. Des notes rédigées sans désir d’effet littéraire, ni propagande mais simplement pour mémoire.

Un regard croisé sur les horreurs de la guerre porté sur scène

Aujourd’hui, Pierre, son arrière-petit-fils, s’est inspiré du précieux témoignage de son aïeul, acteur par obligation, pour perpétuer ce travail de mémoire à travers une pièce de théâtre. “14-18 bleu sombre horizon” est portée sur scène par la compagnie “La tripe du bœuf”. Une troupe basée à Peyrac Minervois dans l’Aude. Cette pièce a choisi d’évoquer la Grande Guerre par le petit bout de la lorgnette. Lettres de poilus, séance tactique dans le bureau d’un général, procès du soldat Bersot, évocation des horreurs de Verdun par un infirmier, images en ombre chinoise… telle est toute la panoplie qu’utilisent les deux acteurs pour faire partager au public l’émotion et la tristesse générée par les horreurs de la guerre.

Le quotidien des pioupious, partis la fleur au fusil ou, le destin d’anonymes ou d’hommes célèbres comme Charles Péguy, Alain Fournier, Louis Pergaud se mêlent tout au long des onze tableaux qui constituent l’ensemble de la pièce.

Deux représentations salle de la Gare

Dans le cadre des études marquant le centenaire de la guerre 14-18, les enseignants du collège Louis-Denayrouze ont saisi cette opportunité de témoignage par l’intermédiaire de l’Espalionnais Philippe Barthas (arrière-petits-fils de Louis Barthas et frère du metteur en scène Pierre). Le vendredi 17 octobre, la représentation (en matinée salle de la gare) pour les élèves du collège d’Espalion et du collège de la Viadène servira de préambule à un débat animé par Georges Barthas. Une seconde représentation sera donnée pour tout public, toujours le vendredi 17 octobre à 20h30, salle de la gare.

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