L'AFP, The Times, France Inter, la BBC et Arte récompensés à Bayeux

  • Claire Meynial (Le Point) reçoit le "Prix Ouest-France", pour son travil "Dans le village martyr de Boko Haram", lors de la cérémonie de clôture des 21e rencontres de Bayeux le 11 octobre 2014
    Claire Meynial (Le Point) reçoit le "Prix Ouest-France", pour son travil "Dans le village martyr de Boko Haram", lors de la cérémonie de clôture des 21e rencontres de Bayeux le 11 octobre 2014 AFP - Charly Triballeau
  • Le jury international des 21e Rencontres de Bayeux a été présidé par Jon Randal, correspondant de guerre pour le Washington Post pendant plus de trente ans, le 11 octobre 2014 à Bayeux
    Le jury international des 21e Rencontres de Bayeux a été présidé par Jon Randal, correspondant de guerre pour le Washington Post pendant plus de trente ans, le 11 octobre 2014 à Bayeux AFP - Charly Triballeau
  • Photographie générale des membres du jury et des lauréats des 21e Rencontres de Bayeux qui ont récompensé les meilleurs correspondants de guerre le 11 octobre 2014
    Photographie générale des membres du jury et des lauréats des 21e Rencontres de Bayeux qui ont récompensé les meilleurs correspondants de guerre le 11 octobre 2014 AFP - Charly Triballeau
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Centre Presse Aveyron

Bayeux a remis samedi ses 21e Prix des correspondants de guerre à l'AFP, The Times, France Inter, la BBC et Arte dans un contexte d'intensification de la violence à l'égard des journalistes, encore nombreux à avoir perdu la vie en 2014.

Le jury international présidé par Jon Randal, correspondant de guerre pour le Washington Post pendant plus de trente ans, a récompensé dans la catégorie photo le reporter photographe de l'AFP Mohammed Al-Shaikh pour son reportage réalisé au Bahreïn "La majorité chiite poursuit ses manifestations contre le pouvoir".

Il s'agit d'un "reportage sur une guerre oubliée dont tout le monde se fout par quelqu'un du cru qui a eu le courage de faire ces photos, et de qualité en plus", a estimé Jon Randal. Et d'ajouter "c'est une chose de faire un reportage et de reprendre l'avion après, c'en est une autre quand c'est fait par quelqu'un du cru".

Pour Mohammed Al-Shaikh, la vie à Bahreïn ne s'arrête pas aux manifestations qui ont suscité un intérêt mondial, "Il y a le quotidien des gens, la société, l’autre visage de ce petit pays que, malheureusement, la contestation a éclipsé", a-t-il déclaré.

La Syrie a marqué cette édition avec dans la catégorie TV, format court, le prix remis à Lyse Doucet pour son reportage sur la ville de Yarmouk, diffusé sur BBC News.

"Je n'avais pas pensé qu'un petit film sur les larmes d'un garçon puisse concurrencer les canons de la guerre", a déclaré à la remise des prix, émue, la journaliste canadienne.

Le prix dans la catégorie TV Grand Format a été décerné à Marcel Mettelsiefen (pour Arte Reportage) pour "Syrie: la vie, obstinément".

Le prix de la catégorie presse écrite a été remis à Anthony Loyd avec son éclairage sur la difficulté pour les journalistes à couvrir le conflit syrien, "I thought of Hakim as a friend. Then he shot me", paru dans le Times.

Absent à la cérémonie, il a néanmoins remercié dans un message écrit son fixeur syrien et son photographe qui se sont battus pour que tous les trois "échappent à la captivité". Avoir "reçu deux balles et avoir été roué de coups" n'est pas un "coût" élevé pour recouvrer "sa liberté", a-t-il écrit.

Image crue de la violence "Syrie: la barbarie au quotidien", de Emin Ozmen (Sipa Press), qui a obtenu le prix du public avec ses photos de décapitations de soldats syriens par le groupe État islamique en Irak et au Levant, a fait polémique.

"Ce sont des photos qui ont un contenu très discutable, je comprends qu'elles fassent débat", a-t-il expliqué à l'AFP.

Dans la catégorie radio, Olivier Poujade est récompensé pour son reportage "L'opération Sangaris dans le piège de Bangui", réalisé en Centrafrique pour France Inter.

- "Poursuivre l'engagement" -

Les 21e rencontres Prix Bayeux-Calvados demeureront marquées par l'hommage rendu jeudi aux journalistes tués ces derniers mois, quelques semaines après la mise en scène macabre en Syrie, par le groupe État islamique, des décapitations successives de quatre otages dont deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff.

Les parents de James Foley, longuement ovationnés lors des remises des prix samedi soir, étaient déjà venus jeudi se recueillir au Mémorial des reporters de Bayeux, où une 28e stèle, avec les 113 noms des journalistes tués entre avril 2013 et août 2014 a été dévoilée devant plusieurs centaines de personnes.

John et Diane Foley y ont appelé à "poursuivre l'engagement" de leurs enfants en continuant à exercer le métier de journaliste en "parl(ant) des gens qui souffrent".

Ce Mémorial unique en Europe rend hommage aux près de 2.290 journalistes décédés depuis 1944 dans l'exercice de leurs fonctions.

"Le nombre de journalistes tués en 2014 est déjà extrêmement élevé - 51 - après 71 sur toute l'année 2013 et un triste record en 2012 (88)", selon Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF) et membre du jury.

Outre la proximité des plages du Débarquement, Bayeux est aussi connu pour sa tapisserie du XIe siècle qui retrace la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, et est souvent considérée comme un des premiers reportages de guerre.

Source : AFP

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