Agri'écoute, un numéro d'appel pour les agriculteurs en détresse

Les agriculteurs en grande détresse, voire tentés par le suicide, disposent désormais d'un service d'écoute et d'aide. En effet, la Mutualité Sociale Agricole (MSA) lance ce lundi un numéro d'appel qui leur est spécialement destiné, "Agri'écoute", estimant que la vigilance s'impose, particulièrement pour les mois à venir compte tenu des difficultés de certaines filières. 

Si des cellules de veille partout en France existent depuis quelques années, la MSA espère aller plus loin avec la mise en place de ce numéro d'urgence (09.69.39.29.19, 24h/24 et 7j/7 au prix d'un appel local). Ce numéro complète un plan d'action national, décidé en 2011, pour lutter contre le suicide.

"Sur la fin 2014, la vigilance s'impose car on voit bien les difficultés", a expliqué Michel Brault, directeur général de la Caisse centrale de la MSA, lors d'une conférence de rentrée. Bien qu'il soit difficile d'établir un "lien de cause à effet" entre une crise dans une filière et le suicide, "dès qu'on sent qu'une difficulté plus importante survient (économique, aléas climatiques), on envoie un courrier aux adhérents pour les inciter à parler", a poursuivi Gérard Pelhâte, président de la MSA.

500 suicides entre 2007 et 2009

Le suicide est la troisième cause de mortalité chez les agriculteurs, après les cancers et les maladies cardiovasculaires. En 2013, les équipes de la MSA ont identifié 838 situations de fragilisation, contre 408 en 2012, une augmentation due au déploiement du dispositif à l'ensemble du territoire.

Les "situations détectées" ont concerné à 75% des hommes et à 38% des 45-54 ans, la "tranche d'âge la plus représentée". Un suicide tous les deux jours a lieu chez les agriculteurs. Selon les derniers chiffres communiqués, près de 500 suicides ont été enregistrés par l'Institut de veille sanitaire (InVS) entre 2007 et 2009. Des données qui confirment "clairement un excès de mortalité par suicide chez les exploitants agricoles masculins de 20% supérieur à celui de la population générale française", insiste l'InVS.