Robert Calvet, sept ans de lutte pour recouvrer sa retraite

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    Robert Calvet, sept ans de lutte pour recouvrer sa retraite Paulo Dos Santos / CPA
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Paulo Dos Santos

Polémique. La Mutualité sociale agricole a cessé de verser la retraite à ce septuagénaire depuis 2007 après un contrôle de l’inspection du travail. Celle-ci lui reproche un «travail dissimulé».

Il montre la pile de dossiers accumulés depuis sept ans, distille sans même reprendre son souffle les griefs qu’il nourrit à l’encontre de la Mutualité sociale agricole (MSA), voire même de la Chambre d’Agriculture. À 77 ans, Robert Calvet aspirait à une vie paisible dans sa maison des Cazelles, un lieu-dit de La Fouillade. Seulement, depuis 2007, sa retraite de la MSA n’est plus virée sur son compte en banque, la faute à une visite des inspecteurs du travail qui ont finalement reproché au paysan retraité "de donner un coup de main de façon bénévole" au gérant de sa ferme ; ce qui se traduit par du "travail dissimulé»" et par conséquent fait appel à une cotisation qu’il refuse de régler.

"Dans les statuts de la MSA, un texte couvre les retraités anciens exploitants agricoles, explique-t-il. Il existe ainsi une tolérance pour les coups de main occasionnels et bénévoles jusqu’à 15 heures par semaine. Ce texte n’a pas été abrogé ; maintenant, un consensus officieux a été mis en place entre la MSA et la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, NDLR) pour tenter de faire cotiser les repreneurs sur ce “travail bénévole” couvert."

Débouté par le Tass, il a lancé une procédure en appel

Faute d’être entendu, Rober Calvet s’est lancé dans une longue bataille juridique. Le Tribunal des affaires de sécurité sociale lui a donné tort, mais c’était sans compter sur sa pugnacité. Il a donc lancé une procédure en appel et attend pour l’instant de pouvoir, de nouveau, exposer ses arguments. Quand il a acheté la ferme des Cazelles d’une cinquantaine d’hectares, avec son père en 1961-l’exploitation familiale était située à Clairvaux mais n’était pas assez prospère-, il ne s’attendait sûrement pas à connaître pareille mésaventure cinquante ans plus tard. Quatre enfants sont venus agrandir la famille mais aucun n’a souhaité reprendre la succession.

En 1997, Robert Calvet tire un trait sur son activité, laissant les coudées franches à son épouse Marie-Rose, créant même une Société civile d’exploitation agricole (SCEA) en 2002. Adieu veaux, vaches, brebis, sans parler des bâtiments et du matériel, pour les époux Calvet lorsque sonne la retraite de madame. "Cela fait maintenant treize ans que nous cherchons à vendre, glisse le retraité. Mais, nous n’avons jamais eu une seule offre sérieuse. Nous enchaînons donc les gérants et effectivement, il m’arrive de donner un coup de main de façon bénévole. Je ne suis pas le seul dans ce cas. J’ai surtout l’impression de servir d’exemple."

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