Pompes funèbres, des métiers si humains

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Centre Presse Aveyron

Du conseiller funéraire, en passant par le maître de cérémonie, l’agent funéraire, mais aussi le porteur, le thanatopracteur ou l’entrepreneur, le secteur du funéraire est composé d’une grande palette de métiers basés sur le respect humain.

Même si le secteur du funéraire a tendance à se concentrer avec de grands groupes, il existe encore plus de 2 000 enseignes, composées d’indépendants. Parmi les métiers les plus importants, figure évidemment celui de conseiller(e) funéraire, qui connaît une féminisation croissante. En contact avec la famille du défunt, le conseiller funéraire est chargé de l’accueillir, de l’informer et de la conseiller sur l’organisation des obsèques et la cérémonie. Il est aussi compétent pour proposer la vente de prestations ainsi que l’ensemble de l’offre des services funéraires. En quelque sorte, sa mission consiste à être le « maître d’œuvre » de l’organisation des obsèques, ce qui nécessite de sa part, le sens de l’écoute, des qualités relationnelles reconnues ainsi qu’un bon équilibre psychologique. Ce métier requiert une bonne connaissance de la législation et de la réglementation funéraire, mais aussi des pratiques et rites funéraires, la capacité d’encadrement d’une équipe et des connaissances de base dans la marbrerie, les techniques de rédaction et une bonne appréhension des métiers connexes pour entrer en contact avec les autres métiers du funéraire. Le porteur, un autre métier en plein développement, est celui qui va accompagner et transporter le défunt, de la mise en bière jusqu’à l’inhumation ou la crémation. Souvent associé à la fonction de chauffeur, il est chargé de mettre en place les articles funéraires, les fleurs et il assiste aussi le maître de cérémonies funéraires ou le conseiller funéraire. Enfin, parmi les métiers ouverts, celui de chef d’entreprise de services funéraires est essentiel. Titulaire du diplôme de conseiller funéraire, il devra être aussi compétente en gestion d’entreprise et couvrir l’ensemble d’un champ très règlementée et disposer de qualités managériales.

 

Un secteur réglementé et créateur d’emplois

 

Les métiers du funéraire offrent une configuration assez atypique dans le monde du travail. Près de 40 % des salariés de la branche affichent moins de 5 ans d’ancienneté, à l’instar des assistants funéraires et des marbriers. Quant au métier de porteur, c’est lui qui affiche le plus de turn-over, avec 55 % des salariés ayant moins de 5 ans d’ancienneté. Mais c’est le métier de thanatopracteur qui est clairement le plus jeune du secteur où 80 % des salariés ont moins de 10 ans d’ancienneté, contrairement aux 75 % de responsables de magasin qui, fort d’une expérience professionnelle, ont généralement au moins dix ans d’expérience. Comme le souligne Frédéric Delfieu, gérant de l’agence Nova Formation, spécialisé dans la préparation des métiers du funéraire, les dix prochaines années vont voir une forte progression des embauches : « Les projections du nombre de décès dans les dix prochaines années vont nécessiter la création d’emplois ». En effet, la structure de la démographie française, avec les conséquences du papy-boom devrait entrainer une croissance du marché de plus de 25 % d’ici à 2040. Les trois métiers, marbriers et poseurs, assistants funéraires ainsi que les porteurs, qui regroupent deux tiers des effectifs sont justement les plus pourvoyeurs d’emplois dans les prochaines années. Comme le montre une enquête réalisée pour la branche professionnelle des services funéraires, l’évolution des comportements, notamment issue de clients de plus en plus attentifs, nécessitera une adaptation des métiers. Ainsi, « le conseiller funéraire sera amené à développer ses compétences commerciales, et l’entreprise de services funéraires à proposer de nouvelles gammes de produits tout en renforçant l’information autour de ses prestations et des possibilités de financement ». C’est déjà notamment le cas sur l’organisation des obsèques, sur les prestations logistiques annexes aux cérémonies (faire-part, commémorations…), mais aussi sur l’action conjointe de l’assureur et de l’opérateur funéraire à travers les contrats, impliquant une professionnalisation accrue. Si elle modifie la composition des outils à la disposition des entreprises funéraires, cette évolution confirme en tout cas le rôle de conseil, d’informations et de professionnalisme historique des personnels impliqués.

 

 

 

Le contrat obsèques : le confort d’une anticipation

 

Selon une enquête récente du Credoc, plus de 70 % des français ont déjà entendu parler du contrat obsèques et 20 % ont déjà souscrit un tel contrat. Si les contrats décès qui ont pour but d’aider ses proches en cas de mort accidentelle ou prématurée, les contrats obsèques sont, eux, exclusivement destinés à régler en amont les formalités et le financement de ses obsèques. Certains, appelés contrats de prestations, prennent en charge le financement et l’organisation des funérailles. Les contrats dits de financement, prennent en compte la seule prise en charge financière des obsèques et sont accessibles dans les établissements bancaires et les compagnies d’assurance. Ces contrats peuvent être souscrits, souvent jusqu’à 75/80 ans, pour un capital compris entre 1 000 et 6 000 € en moyenne. Les contrats d’assurance sont des contrats d’épargne certes souscrits en vue du financement d’obsèques mais sans qu’il ne soit stipulé une mention particulière en matière de prestations funéraires. L’intérêt des contrats obsèques proposées par les entreprises funéraires est d’être organisés à partir des attentes du souscripteur que ce dernier devra faire préciser. En tout état de cause, pour éviter que cette démarche soit ignorée lors du décès, il convient d’informer ses proches de l’existence d’un tel contrat d’assurance et de leur remettre un double des documents.

 

 

Comment se former ?

 

Encadrés par une réglementation, donnant désormais lieu à l’attribution d’un diplôme, les métiers du funéraire sont très accessibles.

 

Tous les métiers du funéraire exigent une formation. Le diplôme de conseiller funéraire est, par exemple, régi par le décret du 30 avril 2012 et nécessite une formation de 210 heures, dont 70 heures de stages en entreprise. Il est ouvert à tout public, sans condition de diplôme. Pour Frédéric Delfieu, gérant de l’agence Nova Formation, basée à Castries (Hérault), qui organise chaque année, dans toute la France, 25 sessions pour 300 stagiaires, le secteur, très diversifié, connaît une vraie professionnalisation : « Il n’existe pas de niveau requis, mais les candidats sont sélectionnés sur leur solidité, leur sens de la rigueur, la capacité à connaître la réglementation et sur un bon état psychologique, afin d’accueillir les familles. Beaucoup de personnes sont souvent attirées par un effet déclencheur, représenté par le décès d’un proche où ils ont pu constater la qualité des services des employés des pompes funèbres ». Depuis 2013, un examen de passage est requis pour les conseillers funéraires ou les maîtres de cérémonies. Celui-ci est sanctionné par un QCM et suivi d’un oral devant un jury établi par les préfectures, auquel s’ajoute une note de stage : « Outre les contenus sur la législation, les réglementations, la déontologie du métier, nous leur apprenons à prendre la parole en public, à établir des formulaires administratifs, à proposer des contrats obsèques, poursuit Frédéric Delfieu. Ce volet est complété par des sortie de terrain, aidés en cela par les complexes funéraires de Sète et de Montpellier qui nous prêtent des salles pour les entrainer en conditions réelles ». Véritable gisement pour accompagner les besoins de recrutements des entreprises funéraires, ce type de centre propose des préparations opérationnelles à l’emploi conseiller funéraire et même des contrats de professionnalisation marbrier funéraire. « Nous accueillons des jeunes, ajoute le gérant, mais aussi des chercheurs d’emplois en phase de reclassement, avec de bons taux de réussite, qui donne souvent lieu à des contrats à durée indéterminée ».

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