Le Canada, confronté au terrorisme, resserre sa garde

  • Un policier armé devant le Monument aux morts à Ottawa, le 23 octobre 2014 au Canada
    Un policier armé devant le Monument aux morts à Ottawa, le 23 octobre 2014 au Canada AFP - Peter McCabe
  • Le chef de la Gendarmerie royale du Canada, Bob Paulson (g) et le chef de la police Charles Bordeleau, lors d'une conférence de presse à Ottawa, le 23 octobre 2014
    Le chef de la Gendarmerie royale du Canada, Bob Paulson (g) et le chef de la police Charles Bordeleau, lors d'une conférence de presse à Ottawa, le 23 octobre 2014 AFP - Peter McCabe
  • Ambulanciers et policiers transportent un soldat blessé par un tireur, près du Mémorial de la Guerre à Ottawa, le 22 octobre 2014 au Canada
    Ambulanciers et policiers transportent un soldat blessé par un tireur, près du Mémorial de la Guerre à Ottawa, le 22 octobre 2014 au Canada AFP - Michel Comte
  • Carte détaillée d'Ottawa où des hommes ont ouvert le feu dans le Parlement
    Carte détaillée d'Ottawa où des hommes ont ouvert le feu dans le Parlement AFP - L. Saubadu/J. Storey
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Centre Presse Aveyron

Le Canada va "redoubler" d'efforts dans sa lutte contre le terrorisme après deux attaques en trois jours contre des soldats et le Parlement fédéral menées par des assaillants aux idées proches des jihadistes, nés sur son propre territoire.

Michael Zehaf-Bibeau, le Canadien de 32 ans qui a tué mercredi un soldat et semé la panique au centre d'Ottawa, était connu de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale), qui menait une "enquête" sur lui.

Ceci, car "l'adresse e-mail de cet individu avait été trouvée dans le disque dur de quelqu'un qu'on a poursuivi pour un délit lié au terrorisme", a indiqué le chef de la GRC Bob Paulson.

Dans la capitale fédérale canadienne depuis le 2 octobre, Zehaf-Bibeau était "en ville pour régler une question de passeport mais il espérait également partir pour la Syrie", a déclaré M. Paulson lors d'une conférence de presse.

Il a précisé que ce dernier détail avait été fourni mercredi par la mère du tueur. Si la GRC l'avait obtenu plus tôt, Zehaf-Bibeau aurait été "poursuivi", a-t-il assuré. Mais jusqu'à présent, bien que sur le radar de la police, il ne figurait pas sur la liste des 93 Canadiens "qui ont démontré l'intention de voyager à l'étranger" pour combattre aux côtés de groupes extrémistes, a noté M. Paulson.

Images de caméra de surveillance à l'appui, le chef de la police montée a retracé le fil des événements de mercredi: de l'arrivée du tireur au monument aux morts, où il a tué un soldat en lui tirant dans le dos, à sa neutralisation dans le Parlement, cinq minutes se seront écoulées en tout et pour tout.

Le tireur était quelqu'un de désabusé "qui nourrissait des croyances extrémistes" et qui "a agi seul", a souligné Bob Paulson, notant que son casier judiciaire lui interdisait la possession d'armes. La police devra donc déterminer la provenance de la carabine Winchester dont il s'est servi.

Le chef de la GRC a par ailleurs indiqué qu'il n'y avait "aucun renseignement faisant un lien entre les deux attentats" commis au Canada cette semaine et qui ont fait au total deux morts et quatre blessés.

Lundi, Martin Couture-Rouleau, 25 ans, avait lancé sa voiture sur un militaire, le tuant, sur un parking de Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec) avant d'être abattu par la police. Également passé à l'islamisme radical, ce dernier s'était fait retirer son passeport en juillet, alors qu'il comptait se rendre en Turquie.

- Outils additionnels -

Les deux jeunes assaillants sont "nés et (ont été) élevés dans ce pays pacifique", a souligné le Premier ministre Stephen Harper devant les députés à la Chambre. La lutte contre le terrorisme va "redoubler", a-t-il promis.

Face à ces deux attaques inédites dans l'histoire du Canada, les mesures de sécurité ont été nettement renforcées. La GRC a ajouté 250 agents à la lutte contre le "terrorisme intérieur", en plus de décider de renforcer la protection du Premier ministre Stephen Harper, a indiqué Bob Paulson.

Visée directement lundi et mercredi, l'armée canadienne a augmenté "les mesures de protection des bases militaires" dans le pays, a indiqué le chef d'Etat major Tom Lawson. Les soldats ont quant à eux reçu la consigne de ne pas porter leur uniforme en public si ce n'est "pas nécessaire".

Les agences de sécurité et du renseignement pourraient par ailleurs voir leurs pouvoirs accrus, a indiqué jeudi le gouvernement, tout en s'abstenant de préciser la nature des modifications législatives envisagées. "Pour faire face à ces menaces, il nous semble, que (la police et le renseignement) pourraient avoir besoin d'outils additionnels, et nous examinons cette question", a déclaré Stephen Harper aux députés.

Le Parlement avait rouvert jeudi matin, avec un dispositif policier renforcé. Avant de reprendre leurs travaux, les parlementaires ont ovationné le chef de la sécurité, Kevin Vickers, qui avait eu raison du tireur la veille, puis ont observé une minute de silence, avant de finalement entonner l'hymne national "Ô Canada".

Ces attaques ont eu lieu alors que le Canada vient de s'engager dans la lutte anti-jihadistes en Irak aux côtés des forces de la coalition internationale. Six avions de chasse se sont envolés jeudi du Québec pour rejoindre une base canadienne au Koweït.

Source : AFP

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