Barrage contesté dans le Tarn : le corps d'un homme découvert (préfecture)

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    Barrage contesté dans le Tarn : le corps d'un homme découvert (préfecture) AFP PASCAL PAVANI
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Centre Presse Aveyron

Le corps d'un homme a été découvert dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), où des échauffourées avaient eu lieu en marge d'une mobilisation d'opposants, a annoncé dimanche la préfecture du Tarn à Albi. "Cette nuit, vers 2 heures du matin, le corps d'un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens. Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n'ont pu que constater le décès de la victime", a annoncé la préfecture dans un communiqué. "Une enquête a été ouverte sous l'autorité du procureur d'Albi afin de déterminer les causes du décès et l'identité de la victime", ajoute le texte qui ne donne aucun autre élément. La préfecture s'est refusée à plus ample commentaire tandis que le procureur de la République à Albi était injoignable.

Interrogé, le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, n'a pas voulu faire de commentaire. Le responsable, qui gérait sur place les opérations de gendarmerie lors des échauffourées de samedi soir, a simplement indiqué que le calme était revenu "vers 21h". Il a précisé que sept membres des forces de l'ordre avaient été blessés mais que les pompiers ne lui avaient fait état dans la soirée d'aucun blessé dans le camp adverse. Selon le lieutenant-colonel, "100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires" et autres projectiles aux forces de l'ordre encadrant une mobilisation de "2000" opposants qui, elle, est restée pacifique, selon lui. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté. Il a précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants qui avait alors dit qu'ils se réclamaient de "l'anarchisme".

Selon une source proche de l'enquête, "l'homme âgé d'une trentaine d'années faisait partie de ceux qui étaient au milieu des échauffourées hier soir" (samedi). Interrogé, Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage, a déclaré avoir parlé à "un contact fiable" qui a passé la nuit et se trouvait encore dimanche sur le site. Ce dernier a déclaré que "personne (n'avait) entendu parler" d'un décès.

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée fait de plus en plus figure de "Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest", en référence à cette commune de Loire-Atlantique, où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la création d'un nouvel aéroport. Depuis le début des travaux de déboisement le 1er septembre, les échauffourées et les rassemblements se sont multipliés aux alentours du chantier. La retenue d'eau est portée par le conseil général du Tarn, qui assure qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée. Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu'à irriguer les terres d'un petit nombre d'exploitants pratiquant une agriculture intensive. Ils ont reçu l'appui de l'ancienne ministre Cécile Duflot, des députés écolos Noël Mamère et José Bové, et du dirigeant du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui a participé samedi à la mobilisation de 2000 personnes, la plus importante depuis le début du mouvement. Un rapport d'experts, commandité par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, doit être rendu public la semaine prochaine.

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