Caddie: décision attendue du tribunal de commerce sur le repreneur

  • Des employés de Caddie manifestent le 23 juin 2014 devant le siège de la société à Strasbourg
    Des employés de Caddie manifestent le 23 juin 2014 devant le siège de la société à Strasbourg AFP/Archives - Frederick Florin
Publié le
Centre Presse Aveyron

Le tribunal de commerce de Paris rend ce lundi, sauf rebondissement de dernière minute, son verdict sur l'unique projet de reprise de Caddie, l'emblématique fabricant alsacien de chariots de supermarché, qui prévoit le maintien d'un tiers de ses 383 salariés en Alsace.

L'ancien directeur général, Stéphane Dedieu, qui porte ce projet de reprise, se montrait confiant avant la décision du tribunal. "Tout se présente bien", a-t-il affirmé vendredi à l'AFP.

Dans le courant de la semaine, il a obtenu la confirmation de l'administrateur judiciaire que la marque faisait bien partie de la reprise, le nom Caddie étant formellement la propriété d'une autre société du groupe Altia, propriétaire du fabricant de chariots, en redressement judiciaire depuis début août.

"Le nom, les marques et les brevets font partie de la reprise", a indiqué M. Dedieu, qui avait fixé cette condition pour reprendre le groupe alsacien.

La semaine précédente, il avait lui-même apporté les garanties financières exigées par le tribunal, soit le dépôt de 1,7 million d'euros sur un compte en France et la preuve du soutien des banques. A l'audience de lundi dernier, le tribunal a dès lors jugé l'offre "recevable au regard des garanties financières apportées". L'administrateur judiciaire a apporté son soutien au projet.

Les syndicats se montraient prudemment optimistes à la sortie de l'audience.

"Je suis optimiste. Les ouvriers sont derrière ce projet", a déclaré à l'AFP Jean-Paul Ostertag, délégué CFTC, le syndicat majoritaire qui soutient l'offre de reprise. "Nous pensons que la tendance est plutôt optimiste, l'administrateur ayant donné un avis positif", a renchéri Christophe Zinck, le secrétaire du CE (comité d'entreprise) du site historique du groupe à Drusenheim, à proximité de Strasbourg.

Si le projet de reprise est homologué par le tribunal, les salariés devront toutefois payer un lourd tribut au sauvetage de leur entreprise.

- Pas de licenciements économiques -

Le projet de M. Dedieu ne prévoit de conserver que 128 employés sur 383, dont 105 sur le site historique du groupe à Drusenheim, et 23 sur le site de revêtement industriel de Oberhausbergen.

A titre de comparaison, Caddie employait en 2009 encore 750 personnes et réalisait un chiffre d'affaires de 110 millions d'euros.

Avec son projet, M. Dedieu vise un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros pour l'année prochaine, soit moins de la moitié des 37 millions d'euros de ventes réalisées par le groupe en 2013.

L'ancien directeur général prendra le 65% de la nouvelle société. L'italien Bertoldi, distributeur de Caddie depuis 1961, apportera 25% et l'allemand Shopbox, spécialisé dans l'entretien et la maintenance des chariots, le 10% restant.

Les repreneurs potentiels se sont aussi engagés à ne pas effectuer de licenciements économiques pendant deux ans et ont garanti des droits de reprise aux employés licenciés.

S'agissant des offres de reprise des autres sociétés du groupe Altia Industry, en redressement judiciaire, le tribunal de commerce a fixé la prochaine audience au 3 novembre.

Deux autres grandes divisions du groupe sont principalement concernées: Altia Structures, qui fabrique notamment des cabines de tracteurs, et Altia Technology, sous-traitant pour le secteur automobile.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?