11 Novembre : Rodez lance un appel aux descendants de Poilus

À l’occasion des commémorations du 11-Novembre, et du centenaire de 14-18, la ville de Rodez lance un appel aux descendants de Poilus, "pour perpétuer la mémoire de la Grande Guerre". Jean-Michel Cosson, historien de la ville de Rodez et professeur au lycée Saint-Joseph invite les Aveyronnais à livrer une partie de la mémoire de leurs ancêtres. Carnets de guerre, photographies d’époques qui témoignent "de la violence des combats, et du fait que ce conflit a touché toutes les couches de la société de l’époque: les femmes, les enfants, ceux restés à l’arrière pour fournir l’effort de guerre, etc. Il en est ressorti une France profondément marquée et bouleversée par ce conflit mondial" raconte Jean-Michel Cosson.

Tous n’étaient pas nés à Rodez

Des documents précieux qui ont été semés comme des indices dans les greniers, les caves des descendants de soldats français. Comme le carnet de guerre de Roger Gamel, que Jean-Michel Cosson a exhumé il y a peu, qui raconte avec force détails sa guerre de 1915 à 1918. Le Poilus y raconte son quotidien de soldat dans les tranchées, sa rencontre-insolite pour l’époque-avec les troupes coloniales venues du Sénégal… Ces écrits permettent de "mieux saisir une réalité qui peut paraître lointaine à certains, notamment aux plus jeunes", glisse Jean-Michel Cosson qui, avec ses élèves du lycée Saint-Joseph réalise un important travail de mémoire. En parallèle de cet appel, c’est le nouveau Monument à la Victoire qui trône désormais à l’entrée du jardin public de Rodez qui sera inauguré lors des cérémonies du 11-Novembre. Ce sont 414 noms qui seront gravés dans la pierre et désormais dans les mémoires.

Pièce de théâtre et soupe du Poilu

En 1925, sur la place d’Armes, une liste de noms a été gravée sur le socle du monument. Lors de son déplacement en 1974, ce socle n’ayant pas été conservé, aucune liste de noms ne sera inscrite sur le monument. En 2014, cette nouvelle liste se base sur les noms qui ont été gravés en 1925, les noms des soldats «Morts pour la France», après 1918 d’après le Livre d’or qui recense les Aveyronnais tués en 14-18 et les noms de deux soldats oubliés sur le monument de 1925. Tous n’étaient pas nés à Rodez, mais ils résidaient dans la préfecture au moment de leur incorporation. Et afin de faciliter l’identification des soldats, l’année de leur naissance a été rajoutée sur le monument. Pour ce 11-Novembre, à Rodez, les commémorations "seront moins protocolaires que les années précédentes", selon Jean-Michel Cosson, puisqu’une pièce de théâtre sera jouée après la traditionnelle cérémonie. Aussi, en lieu et place de l’habituelle réception en préfecture, la soupe du Poilus sera servie aux invités des commémorations. D’autres animations, qui s’étaleront jusqu’à la fin de l’année, sont à prévoir. Par exemple, une exposition de l’Onac sur l’Aveyron et les Aveyronnais durant la guerre de 14-18 est organisée à la mairie de Rodez. Une exposition où chacun est invité à se souvenir.