La Poste crée un nouvel espace services à la plateforme d’Onet

Chacun y va de son langage, de sa terminologie et de sa façon de présenter la réalité. Fin août, le maire d’Onet-le-Château, Jean-Philippe Keroslian, et le président du Grand Rodez, Christian Teyssèdre, tenaient une conférence de presse commune pour dénoncer, avec force, le projet d’éradication de l’activité de la plateforme industrielle du courrier (Pic) d’Onet-le-Château. Hier après-midi, après une "pause dédiée au dialogue social et à la co-construction", Laurent Raffin, le directeur services courrier colis de La Poste en Midi-Pyrénées Nord (Aveyron, Lot, Tarn et Tarn-et-Garonne) a évoqué le projet de modernisation du courrier en Aveyron. Un "projet dynamique construit pour et avec toutes les parties prenantes" durant neuf mois d’échanges, étant entendu que les discussions entre les différents partenaires se poursuivent.

Pas de licenciement ni de mutation imposée

Pour mémoire, les opérations de tri du courrier réalisées actuellement dans la plateforme d’Onet-le-Château doivent être délocalisées vers la plateforme industrielle du courrier de Castelnau-d’Estrétefonds, dans la banlieue toulousaine. Selon Laurent Raffin, qui affirme ne pas vouloir brusquer les choses, le transfert devrait intervenir d’ici la fin du premier semestre 2015. Dans le cadre de cette restructuration, le personnel du centre de distribution du courrier de Rodez, implanté rue Jean-Ferrieu, doit rejoindre le site castonétois. Ce projet concerne, au global, plus d’une centaine de salariés. Laurent Raffin l’a reconfirmé: "Il n’y aura pas de licenciement, ni de mutation imposée." 

"Exigence de qualité", 

De la même façon, la direction régionale de La Poste s’engage à proposer des solutions appropriées aux personnels en situation de fragilité. Quand on rappelle à Laurent Raffin le jugement des élus grands ruthénois, ces derniers dénonçant une "aberration économique", le responsable de La Poste répond "exigence de qualité", l’objectif étant, selon lui, d’améliorer le pourcentage de distribution du courrier à J + 1 (9 lettres prioritaires sur 10), ce taux étant actuellement de 77% en Aveyron contre 85% au niveau de la moyenne nationale. Justifiant les choix de La Poste, il réfute également l’argument de l’impact écologique. "Nous aurons moins de camions car ils seront mieux remplis", précise Laurent Raffin, arguant d’une économie annuelle de 140 000 km et de 130 tonnes de CO2.

Impression 3D et service à la personne

Concernant l’avenir de la plateforme d’Onet, après le transfert de l’activité industrielle du tri de courrier dans la région toulousaine, si le calendrier définitif n’est pas arrêté, la direction de La Poste a déjà acté la mise en œuvre, au printemps prochain, d’un projet innovant de nature à "renforcer l’attractivité territoriale du département": la création d’un espace services, qui accueillera notamment une plateforme numérique d’impression 3D, "unique en France."

Ce projet prévoit la création d’un espace des services à la personne, qui centralisera les nouveaux services portés par les facteurs (passage au domicile de personnes isolées, relevage de compteur, portage de courses ou d’objets culturels...), ainsi que l’implantation d’un centre de conseil et de production 3D, à compétence nationale. 

Avec sa propre imprimante 3D, la plateforme de services Aveyron (dans un premier temps, elle devrait générer deux emplois; à terme, une dizaine) sera la première unité de production nationale "résine interne". Concrètement, l’imprimante 3D pourra produire des objets de communication; des prototypes pour les artisans, TPE et PME, qui n’ont pas accès à des moyens industriels; ainsi que des pièces de réparation pour des objets, dont les constructeurs n’assurent plus le service après vente.