PNR versus PETR : micmac sur l’Aubrac

  • Le mille-feuille administratif continue de grossir au risque d’écœurer - si ce n’est pas déjà fait - les élus locaux.
    Le mille-feuille administratif continue de grossir au risque d’écœurer - si ce n’est pas déjà fait - les élus locaux. Archives CP
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Olivier Courtil

Aménagement du territoire. PNR, Gal, PETR... Alors Le Parc naturel régional rédige sa charte pendant que le défunt pays du Haut-Rouergue se met dans la peau d’un Pôle d’équilibre territorial et rural. À qui la maîtrise du pouvoir ?

La cagnotte serait de cinq millions d’euros dans le futur Groupe d’action locale (Gal) qui doit permettre au futur Parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac de bénéficier du programme européen Leader 2014-2020. De quoi faire des envieux et éveiller les intérêts. Tel est l’enjeu, le nerf de la guerre, entre le projet de Parc naturel régional de l’Aubrac qui doit voir le jour en 2016 et la nouvelle structure de Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) qui doit remplacer le pays du Haut-Rouergue. Chaque structure abat ses cartes dans un silence de cathédrale qui en dit long, à l’image de la quiétude du plateau de l’Aubrac. "Si c’est pour avoir une nouvelle coquille vide, cela ne sert à rien", confie en ce sens un élu du Nord-Aveyron, gardant l’anonymat dans cet affrontement.

Un pôle d’équilibre territorial et rural qui sème le doute 

À ce petit jeu, mais grand pour l’avenir du Nord-Aveyron, le PNR a un coup d’avance avec une charte en rédaction pour une concrétisation de la structure à l’horizon 2016. Reste que rien n’est acquis avec la constitution d’un PETR qui sème le trouble, comme un bâton dans la roue au plateau avec la problématique d’en dessiner les contours. Si le PNR a déjà pris le train - 82 communes identifiées - la Lozère apporte un peu d’ombre au tableau avec la création d’un PETR remplaçant le pays du Gévaudan. Du coup, Martin Malvy, président de région Midi-Pyrénées et de l’Association d’émergence du PNR Aubrac, tente de calmer les esprits et les ardeurs de dissidence en se servant de l’annonce faite par la communauté de communes Caldaguès-Aubrac d’adhérer au futur Gal de l’Aubrac :

"Je me félicite de cette décision, comme de sa clarté. Elle conforte le projet de PNR. De notre capacité à porter des logiques interdépartementales et des initiatives collectives dépend en effet sa réalisation future. La constitution du Gal Aubrac -l’objectif étant la couverture la plus totale possible des territoires ruraux que ce soit en Aveyron, dans le Cantal ou en Lozère- est une étape charnière. L’avenir du projet de PNR implique la mobilisation de l’ensemble des acteurs, dans une dynamique commune et unifiée. Il constitue un outil concret et opérationnel pour porter des projets de développement en matière d’agriculture, d’économie, de services, de tourisme, d’environnement, de culture et d’aménagement du territoire. Ce projet, longtemps souhaité, est maintenant entré dans sa dernière ligne droite. La création d’un Gal-Leader sur l’ensemble de son territoire, si nécessaire pour maintenir la cohérence territoriale, en sera une étape déterminante et majeure". 

Un mille-feuille… jusqu’à l’écœurement ?

Au-delà du PNR et du PETR (d’autant que ce dernier doit réunir 45 000 habitants), c’est donc le futur Gal qui dispose de la tirelire. Qui va le diriger ? Où va-t-il se greffer ? Les tractations vont bon train. D’autant qu’un Schéma de cohérence territorial (Scot) du Nord-Aveyron peut très bien sortir du chapeau. Sans oublier la réforme des collectivités territoriales avec le découpage des communautés de communes et des régions qui pourrait rebattre des cartes et inverser des tendances. Le gouvernement tarde et le mille-feuille continue de grossir au risque d’écœurer - si ce n’est pas déjà fait - les élus locaux. Sans parler enfin des communes nouvelles. Si certains élus sont prêts à laisser leur fauteuil, d’autres ne le sont pas. Qui plus est pour les élus siégeant dans les hautes sphères. D’où un silence pesant qui témoigne de négociations forcément tendues et pourtant si capitales dont dépend l’intérêt général, à savoir les habitants qui font vivre ce territoire. 

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