Un monument en hommage au travail des bâtisseurs

Tout a commencé par un cadeau, comme une offrande. Une statue de 90 cm de haut représentant un bâtisseur offert par Jean-Pierre Servant, actuel président de la Fédération des bâtiments et travaux publics (FBTP 12) de l’Aveyron, à son prédécesseur René Mouysset. «Je me suis dit que je n’allais pas seulement poser cette statue chez moi, je tenais à ce que cela soit utile, rendre hommage aux grands oubliés que sont les bâtisseurs. Ayant fait le chemin de Saint- Jacques-de-Compostelle (en 1988, NDLR), j’ai été touché par les bâtiments sur le chemin. Pas seulement des églises, mais aussi des ponts et d’autres édifices qui forcent l’admiration. C’est le génie des hommes de bâtir. Au-delà de la religion, c’est la découverte de notre histoire, de notre patrimoineet le chemin de Saint-Jacques est imprégné de la sueur des hommes», confie, passionné, René Mouysset, qui a donc mis sur pied l’association des Bâtisseurs sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en 2011, pour donner corps à son projet et rendre ainsi hommage aux bâtisseurs.

Apport historique et touristique

L’idée a rapidement fait son chemin auprès des entrepreneurs de toute la France. «Cela a parlé aux gens. Petit à petit, les entrepreneurs ont donné des fonds et soutenu le projet.» Ainsi, la statue représentant un tailleur de pierre, burin dans la main gauche, massette dans l’autre main, œuvre de Nicolas Clerget de l’entreprise Vermorel, est née. Elle sera agrémentée d’une fontaine, et installée en mai prochain - inauguration le 28 mai en présence du président national de la FBTP - sur le foirail d’Espalion, aux abords du Lot, avec en arrière-plan le Pont vieux et le Vieux Palais.

Un symbole fort, supplémentaire, que ne pouvait refuser la ville d’Espalion. Proposé et validé par le tandem Cayron-Delpérié, c’est finalement le tandem Picard-Lacan (adjointe à la culture et au patrimoine) -les élections municipales sont passées par là- qui a « hérité » de cet apport historique et touristique. Car nul doute que ce bâtisseur devrait rapidement être immortalisé par les marcheurs et touristes amateurs de photos. Ce monument ne restera pas figé dans le temps ni dans la pierre. René Mouysset espère faire venir Jean-Christophe Rufin, académicien, écrivain, marcheur, pour l’inauguration, et organiser chaque année un événement à travers des ateliers, des rencontres, pour perpétuer le savoir-faire et l’hommage aux bâtisseurs.