Ces Aveyronnais qui misent sur le financement participatif

  • Passionnée de photographie à l’âme aventurière, Adeline Auzuech bouclera ses bagages dans quelques jours.
    Passionnée de photographie à l’âme aventurière, Adeline Auzuech bouclera ses bagages dans quelques jours. Repro CP
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    Ces Aveyronnais qui misent sur le financement participatif
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Joël Born

Crowdfunding. Jeune Ruthénoise de 22 ans, Adeline Auzuech va s’envoler pour l’Amérique du Sud, où elle envisage de réaliser plusieurs reportages. Comme d'autres avant elle, elle a fait appel à la générosité des KissBanker.

Outre-Ici, le premier (et réussi) moyen-métrage du jeune et prometteur réalisateur, originaire d’Auzits, Hugo Bousquet, a pu voir le jour grâce au financement participatif, le crowdfunding en anglais. Ce système de collecte solidaire, qui permet de mettre en relation des entrepreneurs, créatifs et autres porteurs de projets, en mal de trésorerie avec des investisseurs ou des donateurs, particuliers ou professionnels, a le vent en poupe. Facilité, il est vrai, par la prédominance d’Internet dans la vie de tous les jours. Comme Hugo, plusieurs Aveyronnais ont pu mener à bien leurs projets grâce à cette nouvelle pratique collective. Et ce, dans les domaines les plus divers.

Ici, un documentaire sur une association de producteurs locaux, là la réimplantation d’une vigne, la création d’une savonnerie artisanale ou une participation au 4L Trophy. Généralement, les porteurs de projets diposent d’un délai maximum de 90jours pour atteindre leur objectif de collecte. Alors, bien sûr, il y a ceux qui réussissent dans leur quête financière. Et puis, tous ceux qui échouent. Cela fait partie du jeu, même si cela n’en est pas vraiment un.

Cap sur l’Amérique du Sud

Adeline Auzuech, une jeune Ruthénoise de 22 ans, licenciée de journalisme (spécialisation documentaire) de l’ISCPA de Paris, prépare son projet depuis un an. Dans quelques semaines, cette passionnée de photographie à l’âme aventurière, qui maîtrise parfaitement l’anglais et parle un espagnol correct, va s’envoler pour l’Argentine et l’Amérique du Sud. Elle envisage d’y séjourner pendant neuf mois, de décembre 2014 à août 2015, dans l’espoir de réaliser cinq photos reportages sur l’exploitation des ressources naturelles, et leurs répercussions sur l’environnement et les populations. Cette Autre Amérique, vue du sol, traitera de l’essoufflement de l’industrie minière au Chili à la ruée vers le lithium en Bolivie, en passant par le pétrole contre la conscience écologique en Équateur, les tribus indigènes en danger au Pérou, ou l’or vert en quête de protection au Brésil.

Financer une partie des transports et de la nourriture

Après avoir tenté, en vain, de décrocher une bourse (elle a, notamment, participé, sans succès, au concours Paris Jeunes Aventures), elle s’est tournée vers le financement participatif et le site Kisskissbankbank, l’un des plus connus et des plus réputés. Adeline s’est fixé un objectif de 3000 euros (sachant que le site prélève 8% de commission) à atteindre en 65 jours maximum. L’argent qu’elle espère collecter, en supplément de son apport personnel, lui permettra de financer une partie des transports et de la nourriture, ainsi que la documentation nécessaire sur place. Les contributions peuvent démarrer à partir de 5 euros et représenter jusqu’à 200 euros, voire plus, les dons les plus conséquents étant assortis de quelques contreparties.

Système D

Adeline a lancé son projet début octobre. Après une petite semaine, elle avait pratiquement atteint 20% de la somme demandée. C’est plutôt un bon départ. Dans tous les cas et quoi qu’il advienne, que son projet réussisse ou pas, Adeline bouclera ses bagages et son sac de reporter.  "Même si je ne parviens pas à obtenir cette somme, je pars quand même, et je réaliserai deux reportages au lieu de cinq, en faisant jouer le système D au maximum", explique la jeune Ruthénoise, avec la philosophie et le recul qui conviennent dans ce genre de situation. De l’autre côté des océans, elle a d’ailleurs déjà prévu de dormir chez l’habitant et de travailler dans des fermes, en échange de quelques repas et nuits de repos. Si, au contraire -et c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter- son objectif est dépassé, Adeline a déjà programmé de réaliser deux documentaires et de faire des treks afin de mieux s’imprégner de l’environnement sud-américain et de photographier des espaces naturels qui méritent d’être protégés. Les KissBanker n’ont plus qu’à se lâcher... 

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