L'Ukraine se prépare à une éventuelle offensive séparatiste

  • Un séparatiste pro-russe surveille les positions de l'armée ukrainienne dans un village de l'est de l'Ukraine, Frunze, le 4 novembre 2014
    Un séparatiste pro-russe surveille les positions de l'armée ukrainienne dans un village de l'est de l'Ukraine, Frunze, le 4 novembre 2014 AFP - Dimitar Dilkoff
  • Le président ukrainien Petro Porochenko s'exprime devant le conseil de sécurité nationale et de défense, à Kiev le 4 novembre 2014
    Le président ukrainien Petro Porochenko s'exprime devant le conseil de sécurité nationale et de défense, à Kiev le 4 novembre 2014 AFP - Genya Savilov
  • Le président ukrainien Petro Poroshenko (C) lors d'un sommet du conseil national de sécurité à Kiev, le 4 novembre 2014
    Le président ukrainien Petro Poroshenko (C) lors d'un sommet du conseil national de sécurité à Kiev, le 4 novembre 2014 AFP - Genya Savilov
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Centre Presse Aveyron

L'Ukraine se prépare à contrer une éventuelle offensive prorusse dans l'Est, tout en commençant à rembourser une partie de son importante dette gazière à la Russie, accusée par Kiev et l'Otan de massivement déployer des troupes dans les régions rebelles.

Au cours d'une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense, le président Petro Porochenko a déclaré que l'Ukraine restait fermement attachée au plan de paix, mais mettait en place une série de mesures pour se défendre et isoler les territoires rebelles.

Dans le même temps, le groupe public ukrainien "Naftogaz a annoncé avoir remboursé au groupe russe Gazprom une première tranche de 1,45 milliard de dollars d'arriérés" sur les 3,1 milliards de dollars que Kiev doit verser d'ici la fin de l'année, une première condition posée à la reprise des livraisons de gaz russe à l'Ukraine, coupées en juin.

Alors que les dirigeants des insurgés de l'Est ont annoncé que le port de Marioupol, sur la mer d'Azov, était leur prochain objectif, le président Porochenko a assuré que l'armée était prête à riposter.

"Plusieurs nouvelles unités et groupes ont été formés, ce qui permettra dès maintenant de contrer une éventuelle offensive sur Marioupol", Kharkiv (est), Berdiansk (sud) et la région de Dnipropetrovsk (centre-est), a-t-il déclaré.

Sur fond de craintes d'une nouvelle offensive d'envergure dans un conflit qui a fait plus de 4.000 morts depuis la mi-avril, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a affirmé mardi que "des forces spéciales russes" étaient présentes en Ukraine.

"La Russie continue de soutenir" les rebelles en "les entraînant, en fournissant des équipement et en ayant des forces spéciales à l'intérieur de l'Ukraine", a déclaré M. Stoltenberg.

Il a ainsi appuyé les accusations de Kiev après la diffusion le week-end dernier de vidéos montrant des dizaines de camions militaires sans plaques d'immatriculation présentés comme "une colonne russe" dans l'est de l'Ukraine qui a coïncidé avec les élections rebelles dimanche.

- 'Empêcher au cancer de s'étendre' -

A Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini s'est pour sa part alarmée de ce scrutin "illégal" qui "risque" de "faire perdre une occasion" de négocier la paix avec les séparatistes prorusses et avec la Russie, le seul pays à reconnaître leur vote.

Après les élections, remportées par des leaders rebelles qui ont été investis "présidents" mardi, l'Ukraine est "contrainte" à durcir le ton et "isoler" militairement et économiquement la zone sous contrôle des séparatistes, a averti M. Porochenko.

"Nous sommes contraints à isoler dans une certaine mesure ces territoires afin

de ne pas permettre à ce cancer de s'étendre", a-t-il déclaré.

Kiev pourrait ainsi renforcer les contrôles à la frontière entre les territoires contrôlés par les rebelles et le reste du pays et arrêter les livraisons de gaz et d'électricité vers cette zone, selon M. Porochenko.

Les autorités prévoient également de supprimer la loi sur le "statut spécial" des régions séparatistes, adoptée en septembre et qui leur donnait pour trois ans une large autonomie.

L'adoption de cette loi en septembre avait été largement interprétée comme une "capitulation" des autorités ukrainiennes après une série d'échecs militaires face à une contre-offensive des rebelles soutenus, selon Kiev et l'Occident, par l'armée russe.

- Donetsk redoute la fin de la trêve -

Le Conseil de sécurité devait également aborder le sort du cessez-le-feu instauré en septembre et qui devient de plus en plus virtuel.

Cent soldats ukrainiens ont été tués depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, dont un ce mardi, selon les chiffres officiels.

A Donetsk, où des tirs d'artillerie nourris ont repris mardi, nombreux étaient ceux qui redoutaient la fin de cette trêve. "Porochenko a dit qu'il allait changer de politique. C'est clair que les combats vont reprendre", a déclaré un habitant de Donetsk, Ivan Sergeevitch.

Sur le plan international, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à la tribune de l'Organisation pour la sécurité et coopération en Europe (OSCE) "toutes les parties concernées à se conformer d'urgence à la mise en oeuvre complète de la lettre et de l'esprit du protocole et du mémorandum de Minsk", conclus entre Kiev et les séparatistes avec la participation de Moscou et de l'OSCE.

Les États-Unis ont joint leur voix aux critiques européennes, condamnant les "soi-disant élections" séparatistes et brandissant la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, déjà lourdement frappée.

Source : AFP

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