Directive nitrates : "Que le ministre vienne me dire comment faire"

  • Maxime Rigal, chez lui, montre le tableau réglementaire pour l’épandage des effluents dans ses champs. Des règles totalement inadaptées à son exploitation, s’insurge-t-il.
    Maxime Rigal, chez lui, montre le tableau réglementaire pour l’épandage des effluents dans ses champs. Des règles totalement inadaptées à son exploitation, s’insurge-t-il. DL
Publié le , mis à jour
D.L.

Agriculture. FDSEA et JA organisent aujourd'hui une manifestation régionale à Toulouse. Lundi était organisée une visite de terrain à Manhac.

"Que le ministre vienne me dire comment faire… Moi, là, franchement, je ne sais plus !", laisse tomber Maxime Rigal, à la tête d’une exploitation en bovins lait de 45 hectares SAU sur les pentes qui dévalent vers le cours d’eau de La Nauze, commune de Manhac. On ne sait si Stéphane Le Foll répondra un jour favorablement à cette invitation lancée plus par dépit que par courtoisie. Mais on ne peut en revanche douter du fait que, dès demain mercredi, le ministre n’ait vent de la vaste mobilisation lancée sur le plan national contre la nouvelle directive nitrates qui étend massivement les zones dites vulnérables.

1000 agriculteurs aveyronnais

Mercredi, un millier d’agriculteurs aveyronnais partiront en bus dès l’heure de la traite pour se rendre à Toulouse où ils rejoindront leurs pairs de tous les autres départements de Midi-Pyrénées et au-delà avec le Cantal et la Corrèze. Trois rassemblements distincts sont prévus dès 9h30. L’un devant la préfecture de Région et les bureaux de l’Onema situés à proximité (là se retrouveront les Aveyronnais, les Lotois et les Ariégeois), un autre devant l’agence de l’eau et un troisième devant la Dreal. Puis, à midi, les trois rassemblements convergeront vers les allées Jean-Jaurès, avec force tracteurs, banderoles et sons. Au total, ce sont bien plusieurs milliers de manifestants qui sont attendus au cœur de la Ville rose, signe d’une mobilisation qui ne faiblit pas, après les deux premières actions menées en Aveyron en août et septembre dernier.

En attendant les annonces

Une détermination dont le ministère de l’Agriculture commencerait d’ailleurs à prendre la mesure: "On sent que c’est en train de bouger et des annonces sont attendues courant septembre", nous a confié hier matin Laurent Saint-Affre, secrétaire général de la FDSEA, alors qu’il accueillait à Manhac les journalistes locaux sur les terres de Maxime Rigal. Et si les annonces attendues n’étaient pas à la hauteur, d’autres actions seraient menées, "y compris sur le plan juridique", a-t-il averti. Car il trouve fort de café de voir des agriculteurs sanctionnés alors qu’ils sont pourtant parvenus à réduire nettement les seuils de nitrates au cours de ces dernières années. Et que la nouvelle réglementation devrait être appliquée sans même en avoir précisé tous les critères, notamment dans la définition d’un terrain pentu. Comme chez Maxime Rigal, à La Borie Basse de Manhac.

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