"Lâchez-nous la grappe"! Les agriculteurs crient leur ras-le-bol

  • Des milliers d'agriculteurs et des centaines de tracteurs sont attendus à Toulouse.
    Des milliers d'agriculteurs et des centaines de tracteurs sont attendus à Toulouse. Repro CP
  • Le local EELV Midi-Pyrénées pris pour cible par la FDSEA.
    Le local EELV Midi-Pyrénées pris pour cible par la FDSEA. Repro CP
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Centre Presse Aveyron

Toulouse. A l'appel du syndicat majoritaire FNSEA et des JA, les agriculteurs, comme ici à Toulouse, manifestent contre la directive nitrate qui étend massivement les zones dites vulnérables.

Les agriculteurs, qui se sentent incompris et accablés par les contrôles et les réglementations, menaient des actions mercredi dans tout le pays pour crier leur ras-le-bol, les organisateurs appelant toutefois à manifester dans le calme par peur des débordements. Le syndicat majoritaire FNSEA et les Jeunes Agriculteurs avaient appelé dès septembre à cette mobilisation, rejoints ensuite par les Chambres d'agriculture. Entre-temps, le barrage de Sivens a ravivé l'exaspération, les agriculteurs de la FNSEA défendant un projet légitime selon eux et destiné à irriguer des terres agricoles.

Mais après la mort d'un militant écologiste sur le site, les responsables syndicaux savent qu'ils n'ont pas droit au moindre dérapage. Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA le dit très clairement: "Les événements douloureux des derniers jours ne laissent pas la place à des débordements". De premières actions ont été organisées dés mardi soir, comme à Chartres ou en Lozère. 

Le local EELV Midi-Pyrénées pris pour cible par la FDSEA.
Le local EELV Midi-Pyrénées pris pour cible par la FDSEA. Repro CP

"Crise morale"

Mercredi matin, une vingtaine de Jeunes Agriculteurs ont organisé une opération de contrôle des camions alimentant les cantines de Bercy, en écho à une de leurs revendications: que l'État et les collectivités favorisent les produits français dans la restauration collective. Ils ont ensuite rejoint la Place de la République où des centaines d'agriculteurs distribuaient gratuitement des fruits et légumes aux passants, entre deux monceaux de patates.

A Toulouse, où des milliers d'agriculteurs et des centaines de tracteurs sont attendus, un cortège composé de tracteurs et camions bennes s'est arrêté devant l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) pour y déverser du fumier. Les gens de l'Onema, "ce sont ces cow-boys qui débarquent chez nous pour nous dire que nous sommes en infraction", criait un responsable agricole dans un mégaphone.

 "Canaliser" les tensions

Depuis septembre, l'écotaxe a été enterrée, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a procédé au versement fin octobre par anticipation de 3,4 milliards d'euros d'aides de la Politique agricole commune (PAC). Mardi, il a promis un guide pour favoriser l'achat de produits alimentaires français dans les marchés publics. La mobilisation a toutefois prospéré avec une FNSEA à l'initiative, redoutant un débordement par la base depuis l'incendie d'un centre des impôts et de la Mutualité agricole à Morlaix dans le Finistère. "Pour canaliser" la tension sur le terrain, le syndicat "a compris qu'il fallait des actions de masse comme celle d'aujourd'hui", analyse le sociologue François Purseigle qui évoque la "crise de reproduction sociale" qui étreint aujourd'hui le monde agricole.

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