"Quand j’ai compris qu’ils ne me voyaient pas, c’était trop tard ! "

  • Mehdi Denis, toujours hospitalisé à Rodez se confie à Centre Presse.
    Mehdi Denis, toujours hospitalisé à Rodez se confie à Centre Presse. RB
Publié le , mis à jour
Rachid Benarab

Faits-divers. Fauché par un véhicule, mercredi soir à Rodez, Mehdi Denis, sérieusement blessé à la jambe et à la tête, se confie à Centre Presse. 

Fauché mercredi soir par un véhicule à hauteur du giratoire des Moutiers à Rodez, Mehdi Denis témoigne. "Je venais de rater mon train. Je comptais faire du stop pour rentrer chez moi, à Marcillac. Il était près de 19 heures. Il faisait nuit noire", se souvient Medhi alité dans une chambre d’hôpital du service des urgences quelques heures après l’accident qui a failli lui coûter la vie. "Vu que je devais traverser la rocade (RN88), j’ai marché jusqu’au passage protégé. C’est drôle, juste avant de partir un ami m’a mis en garde en me disant qu’une personne était morte en traversant cette même route quelques jours plus tôt".

"C’était trop tard"

"Moi, poursuit le jeune homme de 19 ans, je pensais surtout que la nuit ce n’est pas l’idéal pour se faire prendre en stop. Au moment de traverser, les voitures me semblaient assez loin. Je me suis engagé. L’endroit n’est pas du tout éclairé. Arrivé au milieu de la route, j’ai été surpris de voir que les voitures ne ralentissaient pas. Quand j’ai compris qu’ils ne me voyaient pas, c’était trop tard. Les deux véhicules sont passés à fond derrière moi. Le troisième est arrivé droit sur moi. J’ai couru pour l’éviter. J’ai entendu le crissement des pneus, puis plus rien. Lorsque j’ai repris mes esprits, j’étais au sol et j’essayais de me relever. Deux personnes près de moi me disaient de ne pas bouger et d’attendre les secours." 

A l'automobiliste : "Je ne lui en veux pas"

L’une d’elles était l’automobiliste qui venait de le renverser. "Il était allongé au sol, en sang et il tenait absolument à ce que j’aille prévenir son employeur, au bowling, où il devait commencer le lendemain matin, raconte ce dernier. Cela fait huit ans que j’emprunte quotidiennement cet axe entre mon domicile de La Primaube et mon magasin", poursuit le quinquagénaire encore sous le coup de l’émotion. Points de suture et jambe cassée Après avoir suivi les pompiers jusqu’à l’hôpital, hier soir, "je tenais absolument à m’assurer que tout allait bien", coupe-t-il d’une voix sincère ; le commerçant primaubois est revenu, jeudi, au chevet de Medhi. "Il est venu m’apporter des magazines. C’est gentil. Je ne lui en veux pas", précise le jeune homme qui a la jambe cassée et des points de suture à la tête. "Il ne m’a pas vu, il faisait nuit et j’étais tout vêtu de noir. Heureusement qu’il a eu le réflexe de freiner sinon je serais peut-être mort, comme l’homme la semaine dernière." 

L'éclairage en question

L’un comme l’autre mettent en cause l’éclairage "inexistant à cet endroit". "J’allais quitter le giratoire des Moutiers pour rejoindre celui de Saint-Félix; je devais être à 35 km/h, reprend celui qui était au volant. Si on roule moins vite on se fait klaxonner par tous les autres usagers, précise-t-il. Depuis quelques semaines l’axe n’est plus éclairé, on n’y voit pas grand-chose, c’est très dangereux. Particulièrement pour les piétons. Bien sûr on doit être maître de son véhicule, ajoute le Primaubois sans tenter de minimiser son geste. Quand j’ai distingué la silhouette du piéton dans la lueur de mes phares, j’ai pilé et braqué le volant à gauche. Je devais être à 15 km/h quand je l’ai touché. Il a eu de la chance, j’ai eu très peur". "Moi aussi, avec le recul, j’ai eu très peur",souffle Medhi, qui en est quitte pour six semaines d’immobilisation et quelques cicatrices. "Et c’est vrai que j’ai eu de la chance", conclut le jeune homme qui n’exclut pas de porter plainte contre le gestionnaire de l’axe. 

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