Week-end de fête à Berlin pour les 25 ans de l'ouverture du Mur

  • Des Allemands de l'ouest se pressent devant le Mur de Berlin, le 11 novembre 1989, regardant des gardes-frontière est-allemands ouvrant une brèche dans l'ouvrage, près de la Potsdamer Platz
    Des Allemands de l'ouest se pressent devant le Mur de Berlin, le 11 novembre 1989, regardant des gardes-frontière est-allemands ouvrant une brèche dans l'ouvrage, près de la Potsdamer Platz AFP/Archives - Gérard Malie
  • Des gardes-frontière sur le Mur séparant l'Allemagne en deux, devant la porte de Brandebourg à Berlin, le 11 novembre 1989 et le même endroit photographié le 24 septembre 2014 Des gardes-frontière sur le Mur séparant l'Allemagne en deux, devant la porte de Brandebourg à Berlin, le 11 novembre 1989 et le même endroit photographié le 24 septembre 2014
    Des gardes-frontière sur le Mur séparant l'Allemagne en deux, devant la porte de Brandebourg à Berlin, le 11 novembre 1989 et le même endroit photographié le 24 septembre 2014 AFP/Archives - Gunther Kern/Odd Andersen
  • L'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbachev le 2 septembre 2013 à Genève
    L'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbachev le 2 septembre 2013 à Genève AFP/Archives - Fabrice Coffrini
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Centre Presse Aveyron

Berlin lance un week-end de célébration pour les 25 ans de l'ouverture du Mur, le 9 novembre 1989, qui doit culminer dimanche avec une grande "fête populaire" destinée à marquer cet événement historique, prélude à la Réunification allemande onze mois plus tard.

Quelque deux millions de visiteurs, selon la presse allemande, étaient attendus dans la capitale réunifiée. Mais une grève ferroviaire historique, qui doit durer jusqu'à lundi, risque de perturber ces projets.

"Mur de la honte" à l'Ouest, "protection antifasciste" à l'Est, cet édifice de plus de 150 km, a été érigé en 1961 par la République Démocratique d'Allemagne (RDA). Victime de la perestroïka du leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev et sous la pression pacifique de centaines de milliers de manifestants, il finira par céder 28 ans plus tard, le 9 novembre 1989. Moins d'un an après, le 3 octobre 1990, la Réunification de l'Allemagne était officielle.

La chancelière Angela Merkel, qui a grandi en RDA et habitait Berlin-Est en 1989, a confié samedi dans son podcast hebdomadaire son "sentiment indescriptible", ce soir-là. "J'ai dû attendre 35 ans pour (le) ressentir (...) Je ne l'oublierai jamais", a dit la dirigeante, qui doit inaugurer dimanche matin la nouvelle exposition permanente du Mémorial du Mur et assister à un concert dans la salle du Berliner Ensemble, qui fut le théâtre de Bertold Brecht.

C'est la Porte de Brandebourg, au cœur de la capitale, qui sera au cœur des célébrations baptisées "Le courage de la liberté".

Symbole de la partition puis de l'unité de la ville et de l'Allemagne, l'édifice surmonté du célèbre quadrige se trouvait à l'Est, longé par le Mur, dans un no man's land.

L'orchestre de la Staatskapelle, sous la direction de l'Israélo-Argentin Daniel Barenboim, y donnera à la mi-journée le coup d'envoi de cette fête géante.

Des artistes pop, rock ou rap, prendront le relai dans l'après-midi avant un hommage vers 18H00 aux "victimes du Mur", mortes alors qu'elles tentaient de franchir l'édifice.

Leur nombre est incertain: dans toute l'ex-RDA, au moins 389 personnes ont péri en essayant de fuir, selon un chiffre officiel que les associations de victimes jugent sous-évalué.

- 'Frontière lumineuse' de 8.000 ballons -

Dans la soirée, d'autres artistes se produiront, dont le vétéran du rock allemand, Udo Lindenberg, auteur en 1983 de "Sonderzug nach Pankow" ("Train spécial pour Pankow", du nom d'un quartier de Berlin-Est), dans lequel il raille le dernier des dirigeants absolutistes est-allemands, Erich Honecker, pour ne pas l'avoir autorisé à jouer en RDA.

Le Britannique Peter Gabriel, ex-chanteur et fondateur du groupe Genesis, interprètera quant à lui "Heroes", le tube enregistré en 1977 non loin du Mur par David Bowie, qui vivait alors à Berlin-Ouest.

Également conviés, d'anciens dissidents au régime communiste de l'ex-RDA évoqueront leurs souvenirs de la nuit du 9 novembre 1989.

Dès vendredi soir, une chaîne de 8.000 ballons lumineux dessinera, sur une quinzaine de km, le tracé de l'ancien Mur, afin de rendre sa présence à nouveau palpable.

Les ballons de la "Frontière lumineuse" ("Lichtgrenze") porteront les messages de 8.000 "parrains" récoltés via internet sur un site dédié.

Symbole d'une frontière qui s'efface, ils seront finalement lâchés dimanche soir dans le ciel berlinois, au son du dernier mouvement de la 9e symphonie de Ludwig van Beethoven - l'Ode à la joie - devenu l'hymne de l'Union européenne.

Parallèlement à ces festivités, Mikhaïl Gorbatchev, 83 ans, Prix Nobel de la paix, sera en visite à Berlin. Samedi, il participera notamment à un débat qui doit évoquer le regain de tension récent entre l'Ouest et la Russie.

Jugé responsable en Russie du chaos qui a accompagné la décomposition de l'Union soviétique, le dernier président de l'URSS est au contraire respecté à l'Ouest pour sa décision de renoncer à l'usage de la force pour réprimer les aspirations démocratiques des citoyens des pays satellites.

Source : AFP

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