Ukraine: à son tour, Londres menace Moscou de nouvelles sanctions

  • Des miliciens prorusses montent la garde devant un bâtiment officiel à Donetsk, le 13 novembre 2014
    Des miliciens prorusses montent la garde devant un bâtiment officiel à Donetsk, le 13 novembre 2014 AFP - Menahem Kahana
  • Le Premier ministre britannique David Cameron lors d'une réunion à Sydney à son arrivée en Australie pour le sommet du G20, le 14 novembre 2014
    Le Premier ministre britannique David Cameron lors d'une réunion à Sydney à son arrivée en Australie pour le sommet du G20, le 14 novembre 2014 Pool/AFP/Archives - Dan Himbrechts
  • Des miliciens prorusses patrouillent dans le centre de Donetsk, le 12 novembre 2014
    Des miliciens prorusses patrouillent dans le centre de Donetsk, le 12 novembre 2014 AFP - Menahem Kahana
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Centre Presse Aveyron

Londres a menacé vendredi Moscou de nouvelles sanctions si la Russie ne s'engage pas à résoudre le conflit en Ukraine, au lendemain d'un nouveau démenti sur la présence de troupes russes dans l'Est, région aux mains de séparatistes prorusses.

"Les agissements de la Russie sont inacceptables", a déclaré à des journalistes le Premier ministre britannique David Cameron, avant de se rendre à Brisbane pour le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 auquel participera notamment le président russe, Vladimir Poutine.

"Si la Russie adopte une approche positive vis-à-vis de la liberté et de la responsabilité de l'Ukraine, ces sanctions pourraient être retirées", a-t-il dit. Mais "si la Russie continue de faire empirer la situation, ces sanctions pourraient s'intensifier. C'est aussi simple que ça", a averti M. Cameron.

La Russie avait réaffirmé jeudi ne pas avoir de troupes dans l'est de l'Ukraine, région aux mains de séparatistes pro-russes où la communauté internationale craint l'embrasement.

"Une réponse courte : non", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, interrogé sur la présence de soldats russes en Ukraine.

"Je vous dis catégoriquement et officiellement que ni maintenant ni dans le passé il n'y a ou il n'y a eu de troupes ou de mouvements de troupes (russes) à la frontière, sans même parler d'une présence de troupes sur le territoire ukrainien", a-t-il ajouté.

Mercredi, la porte-parole du Département d'État américain Jen Psaki avait déclaré que Washington "continuait de travailler" avec l'Union européenne en vue d'éventuelles nouvelles sanctions contre la Russie. "Nos alliés et partenaires se préparent avec nous à élargir et à approfondir les sanctions existantes", avait-elle précisé.

"Nous espérons beaucoup que le bon sens va l'emporter et que l'on comprendra que le partenariat avec la Russie ne peut pas être réalisé sous la pression des sanctions contre notre pays", a réagi M. Loukachevitch.

De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel affirmait mardi que l'UE, qui doit examiner la question lundi prochain, ne prévoyait pas de nouvelles mesures contre la Russie au-delà de la possibilité d'allonger la liste des responsables ukrainiens prorusses visés par les sanctions déjà approuvées.

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier est par ailleurs attendu à Moscou le 18 novembre pour discuter de la crise ukrainienne.

La Russie est montrée du doigt par Kiev et les Occidentaux pour la dégradation de la situation dans l'est de l'Ukraine où le cessez-le-feu instauré début septembre est aujourd'hui moribond. Plus de 4.000 personnes ont déjà été tuées dans cette zone depuis le début des hostilités en avril.

Selon ses services, le président ukrainien Petro Porochenko a exprimé jeudi, dans un entretien téléphonique avec son homologue finlandais, "ses profondes inquiétudes concernant l'afflux massif de troupes et d'armement lourd en provenance de Russie".

L'Otan a confirmé cette semaine l'entrée de troupes et matériels russes dans l'est de l'Ukraine, accréditant les accusations portées par Kiev vendredi dernier.

- Une offensive dimanche ? -

"Selon nos estimations, il y a 8.000 soldats russes, voire plus, actuellement sur notre territoire", a déclaré jeudi à l'AFP un haut responsable ukrainien chargé de sécurité, sous le couvert de l'anonymat.

Un célèbre journaliste de la télévision ukrainienne, Andriï Tsaplienko, a écrit le même jour sur sa page Facebook qu'un responsable séparatiste, piégé au téléphone par des soldats ukrainiens, avait indiqué qu'une offensive rebelle était prévue pour dimanche.

Cette information a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux où les internautes ukrainiens discutent depuis plusieurs jours de la probabilité d'une offensive russe.

"L'essentiel est que les forces armées soient prêtes à faire face à tout événement", a commenté le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak.

Le représentant ukrainien à l'ONU Iouri Sergueev a assuré pendant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU mercredi que la Russie avait également accumulé environ 39.000 militaires, 200 chars, 640 systèmes d'artillerie et plus de 120 avions de combats à la frontière ukrainienne.

Si ces affirmations sont difficilement vérifiables, l'ONU s'est déclarée "très inquiète du risque d'un retour à une guerre totale" en Ukraine.

Selon plusieurs experts interrogés par l'AFP, une offensive militaire de grande envergure est toutefois peu probable à l'approche de l'hiver.

Un nouveau convoi humanitaire russe - une pratique qui suscite la suspicion des Occidentaux et de Kiev - sera envoyé en Ukraine vendredi, a annoncé la Russie.

Les hostilités ont gagné en intensité depuis les élections organisées le 2 novembre dans les zones séparatistes, un scrutin rejeté par Kiev et l'Occident, mais reconnu de facto par la Russie.

Jeudi, les bombardements ont repris dans les environs de l'aéroport de Donetsk que forces loyalistes et séparatistes se disputent depuis des mois, selon un correspondant de l'AFP. L'armée ukrainienne a fait état de cinq blessés dans ses rangs.

Source : AFP

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