Invaincu, le Srab ne veut rien lâcher

Il y eut l’euphorie, certes. Née d’un soulagement bien légitime après 40 minutes qui ont finalement presque duré deux heures dans une salle chauffée à blanc et qui se sont terminées par un final de dingue. Mais, les pieds sur terre, quelques secondes après le coup de sifflet final, la direction du club et le staff ruthénois pensaient déjà à la suite. À commencer par le coach Brahim Rostom: "Je suis très content. On a fait preuve de lucidité et de maturité pour s’imposer devant une très belle équipe de Gardonne. On reste invaincu, c’est bon pour la confiance. Mais, surtout, il ne faut pas crier victoire. Il ne faut rien lâcher." Et son président, Vincent Bonnefous, de lui emboîter le pas: "Je suis évidemment très heureux. Mais ce n’est qu’une marche de plus (vers la N2, NDLR). Chaque match est une finale pour nous. Samedi soir, on a gagné une de ces finales." 

Un écart de neuf points qui pourrait énormément compter

D’accord. On entend ce discours plein de sagesse. Et d’expérience également pour un club qui a payé cher dans un passé très récent un faux pas largement évitable. Mais quel coup de maître ont réalisé Williams, Da Silva, Memcic et les autres samedi soir pour revenir dans une partie qui semblait leur avoir échappé en deuxième période (-13).

Leur caractère - celui qui ressemble fort à une caractéristique qui escorte un champion- leur a ensuite permis de revenir; et mieux, de s’imposer de neuf unités (86-77) au terme d’un show qui aura marqué les esprits de leurs supporters, mais également ceux de leurs adversaires du soir. Un écart capital aussi quand on sait que la lutte pour la montée risque fort de tourner au mano a mano entre ces deux formations.

Et si aucune d’elles ne fait un faux pas jusqu’à leur prochaine rencontre, le 21 mars en banlieue de Périgueux - comme cela semble se dessiner, ces neuf points pèseront à coup sûr très lourd dans la balance. Car en cas d’égalité aux points, le goal-average particulier fera office de juge de paix. Pour l’heure, Rodez est donc désormais seul leader. Cette fameuse place de premier qui donne, elle seule, droit à la Nationale 2 en fin de saison. Mais dans quinze jours chez les réservistes du CSP Limoges, il faudra encore à Valentin Gelin and Co prouver leur statut.