Ukraine: Biden à Kiev, commémoration agitée pour le 1er anniversaire du Maïdan

  • Le président ukrainien Petro Porochenko (g) accueille le vice-président américain Joe Biden à son arrivée à Kiev, le 21 novembre 2014
    Le président ukrainien Petro Porochenko (g) accueille le vice-président américain Joe Biden à son arrivée à Kiev, le 21 novembre 2014 AFP - Sergeï Supinsky
  • Un pompier au milieu des ruines de maisons incendiées lors d'un bombardement près de l'aéroport de Donetsk, le 20 novembre 2014 dans l'Est de l'Ukraine
    Un pompier au milieu des ruines de maisons incendiées lors d'un bombardement près de l'aéroport de Donetsk, le 20 novembre 2014 dans l'Est de l'Ukraine AFP - Menahem Kahana
  • Des habitantes de Stepanivka devant leur maison détruite par les combats entre séparatistes prorusses et soldats ukrainiens, le 19 novembre 2014 dans l'Est de l'Ukraine
    Des habitantes de Stepanivka devant leur maison détruite par les combats entre séparatistes prorusses et soldats ukrainiens, le 19 novembre 2014 dans l'Est de l'Ukraine AFP - Menahem Kahana
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Centre Presse Aveyron

Des incidents ont perturbé vendredi à Kiev la commémoration en présence du vice-président américain Joe Biden du Maïdan, l'élan populaire qui a renversé le régime prorusse et provoqué de graves tensions géopolitiques entre l'Occident et la Russie.

Signe que les nerfs restent à vif, le président ukrainien Petro Porochenko, qui a déposé une gerbe en mémoire des victimes a été hué par des dizaines de personnes.

"Honte! Pourquoi personne n'a été puni?!", ont crié des dizaines de proches des victimes.

Le mouvement du Maïdan a commencé il y a un an jour pour jour après la décision du régime prorusse de Viktor Ianoukovitch de renoncer à un accord d'association avec l'Union européenne au profit d'une coopération accrue avec la Russie.

Réprimée dans le sang, la contestation s'est soldée par la mort d'une centaine de personnes mais le drame n'a toujours pas été élucidé.

"Porochenko, où sont les tueurs de nos enfants"?", pouvait-on lire sur une affiche.

Joe Biden, qui devait rejoindre M. Porochenko pour la cérémonie, n'est finalement pas sorti de sa voiture.

Au risque d'ulcérer la Russie, le vice-président américain devrait évoquer à Kiev la question controversée d'une fourniture d'équipements aux troupes ukrainiennes en lutte contre les séparatistes prorusses dans l'est du pays.

Sur le Maïdan, place de l'Indépendance du centre de Kiev illuminée par un soleil froid d'automne, des anonymes ont déposé dans la matinée des fleurs au pied de portraits, croix ou casques célébrant la mémoire des victimes du Maïdan.

"Ce n'est pas un jour de fête", a confié à l'AFP Olena Iourkova. "Je ne peux pas arrêter de pleurer".

"Bien sûr que nous sommes déçus. Rien n'a changé", déclarait de son côté Petro Rounkiv, qui dit avoir participé au mouvement de bout en bout malgré les supplications de sa femme.

"Nous étions ici parce que nous voulions que l'Ukraine soit un pays prospère, pas un pays de millionnaires et de mendiants", ajoute cet ingénieur de 58 ans. "Nous avons besoin de réformes et nous sommes ici pour dire au gouvernement que nous sommes prêts pour un autre Maïdan".

- Une aide militaire américaine? -

L'élan populaire a ancré l'Ukraine à l'ouest mais aussi divisé le pays provoquant une rébellion armée prorusse dans les régions russophones de Donetsk et Lougansk (est).

Soutenus militairement par la Russie, les séparatistes ont proclamé des "républiques populaires" qu'aucun pays n'a reconnues mais que Moscou regarde d'un oeil bienveillant.

Les violences qui ont suivi n'ont pas encore pris fin malgré une trêve signée le 5 septembre par Kiev et les rebelles mais aujourd'hui violée quotidiennement.

Près de 1.000 personnes ont été tuées dans l'est de l'Ukraine depuis la trêve, soit 13 nouvelles victimes par jour en moyenne, a annoncé l'ONU jeudi.

Avant la visite de M. Biden, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a dit espérer des informations sur une éventuelle aide militaire américaine supplémentaire.

"Nous continuons d'examiner toutes les demandes de l'Ukraine. Alors que l'accent reste placé sur le non létal, nous passons en revue tout ce qu'ils ont demandé", a déclaré le porte-parole du Pentagone, l'amiral John Kirby, jeudi.

"Nous continuons de fournir des équipements non létaux - équipements de vision nocturne, robots et équipements de déminage, radios, gilets pare-balles, casques, abris, pompes à essence, générateurs -, le même type de matériel que nous avons fourni dans le passé", a-t-il ajouté.

Depuis le début de la crise dans l'est de l'Ukraine en avril, Washington a annoncé une aide de 116 millions de dollars pour la fourniture d'équipements non létaux aux forces de sécurité ukrainiennes et pour leur formation.

A Moscou, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, a cependant affirmé qu'une éventuelle aide militaire américaine serait un facteur d'"aggravation du conflit".

Sur le terrain, deux civils et un soldat ukrainien ont été tués ces dernières 24 heures, a annoncé vendredi l'état-major de l'opération ukrainienne dans l'Est, qui a aussi fait état de quatre civils et huit soldats blessés.

Source : AFP

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