Nucléaire: l'Iran et les grandes puissances tentent d'arracher un accord minimal

  • Réunion entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry (g), la représentante de l'UE, Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le 22 novembre 2014 à Vienne, lors des négociations sur le nucléaire iranien
    Réunion entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry (g), la représentante de l'UE, Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le 22 novembre 2014 à Vienne, lors des négociations sur le nucléaire iranien AFP - Joe Klamar
  • Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (g) et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, le 22 novembre 2014 à Vienne lors des négociations sur le nucléaire iranien
    Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (g) et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, le 22 novembre 2014 à Vienne lors des négociations sur le nucléaire iranien AFP - Joe Klamar
  • La crise nucléaire iranienne
    La crise nucléaire iranienne AFP - iv/kt/sr, gil/jj/vl/dmk/pld
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Centre Presse Aveyron

L'Iran et les grandes puissances poursuivent dimanche à Vienne leurs négociations pour au moins arracher un accord minimal sur le nucléaire iranien, les chances de parvenir à une solution globale et définitive d'ici lundi soir semblant désormais réduites.

Après cinq jours de négociations intensives, toutes les parties reconnaissent que des "divergences importantes" subsistent entre le groupe "5+1" (Chine, Etats-Unis, France, Russie, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran, empêchant un accord définitif d'ici à lundi soir, la date butoir.

En l'absence de "progrès significatif", la conclusion d'un accord complet englobant toutes les dimensions techniques du dossier est désormais "physiquement impossible" dans le délai imparti, a confié samedi une source européenne proche des négociations.

Mais "aucune des parties ne peut se permettre un échec des discussions", relève l'experte en non-prolifération nucléaire Kelsey Davenport, et chacune va s'efforcer d'exclure un échec pur et simple des négociations.

"Tout le monde tente de trouver un accord sur un cadre général pour qu'ensuite on puisse travailler et affiner les détails. Il n'y a pas d'autres scénario possible à ce stade", a indiqué une source iranienne.

"Un bon accord est plus important qu'une date butoir", souligne Mme Davenport, de l'Arms Control Association.

- 'Divergences importantes' -

Reste que dans cette crise qui empoisonne la communauté internationale depuis plus d'une décennie, le principal point de consensus est que des "divergences importantes" subsistent.

La communauté internationale exige que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin d'exclure tout débouché militaire. Téhéran, qui soutient que son programme nucléaire est strictement pacifique, revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques qui l'asphyxient.

Entre l'Iran et le "5+1", les points d'achoppement sont connus: rythme de levée des sanctions d'une part, capacités iraniennes à enrichir de l'uranium de l'autre.

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a reconnu samedi qu'il restait "de grosses divergences, (...) de graves divergences" avec l'Iran, reprenant les termes de ses homologues britannique, français et allemand mais aussi de la Maison Blanche.

Pour la première fois samedi soir, un responsable du département d'Etat a admis que Washington envisageait d'autres "options" qu'un accord complet.

La source proche de la délégation iranienne a aussi admis auprès de l'AFP que "le fossé rest(ait) encore important", affirmant qu'il fallait "une décision politique" de tous les gouvernements pour permettre de sortir de l'impasse.

"Même si les progrès sont lents, on va dans la bonne direction. Une courte prolongation pourrait s'avérer nécessaire", estime Mme Davenport.

- 'Lignes rouges' -

Toutefois, selon la source européenne, "rien ne sera agréé tant que tout ne sera pas agréé, y compris les annexes" techniques.

Les tractations, qui se sont emballées depuis vendredi, se font principalement entre les deux acteurs clés, John Kerry et Mohammad Javad Zarif. Les deux ministres, qui affichent une bonne entente, ont déjà eu quatre longs face-à-face depuis jeudi soir, sous l'égide de la négociatrice européenne Catherine Ashton.

M. Kerry a aussi multiplié les appels téléphoniques à ses homologues des pays arabes, de la Turquie et au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui se méfie d'un accord international avec la République islamique.

En revanche, un règlement provisoire pourrait faire le jeu de ceux qui dans les deux camps, occidental et iranien, sont opposés à une sortie de crise avec l'Iran, même si à Téhéran, les déclarations de soutien aux négociateurs nucléaires se sont multipliées pour affirmer qu'ils n'avaient pas cédé sur "les lignes rouges" fixées par le pouvoir.

Des élus américains sont favorables à un nouveau train de sanctions contre Téhéran, et à partir de janvier les opposants républicains à Barack Obama contrôleront l'ensemble du Congrès, entravant la marge de manoeuvre du président démocrate.

Un échec ou l'absence d'un accord à Vienne fragiliserait aussi le président iranien modéré Hassan Rohani, qui joue une grande partie de sa crédibilité dans le succès de cette ouverture vers les grandes puissances.

Source : AFP

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