Avec Bleu de Chauffe, le sac workwear a de l’allure

  • Sacs en cuir ou en toile cirée, à bandoulière ou à main: Bleu de Chauffe livre aujourd’hui ses créations - une soixantaine - dans le monde entier.
    Sacs en cuir ou en toile cirée, à bandoulière ou à main: Bleu de Chauffe livre aujourd’hui ses créations - une soixantaine - dans le monde entier. Repro
Publié le , mis à jour
Jérémy Beaubet

Fondée à Starsbourg, la marque revisite désormais depuis l'Aveyron la maroquinerie masculine.

Si le workwear est aujourd’hui en vogue dans la maroquinerie masculine, c’est en partie grâce à des marques comme Bleu de Chauffe. Fondée à Strasbourg en 2009 par le designer Alexandre Rousseau et son ami Thierry Batteux, cette société artisanale a eu la riche idée de réinventer les sacs de travail du XXe siècle en les déclinant dans un esprit urbain, fonctionnel et épuré. Pour redonner vie à ce vestiaire infini, le duo voulait absolument s’associer avec des artisans français capables de couper, piquer et finalement confectionner des besaces aux coupes raffinées, le tout dans un cuir d’une grande qualité et tanné aux essences naturelles de mimosa et d’acacia.

 

Leur quête écologique les a conduits en Aveyron, plus précisément dans un vallon cerné de montagnes, à Versols-et-Lapeyre, où les deux jeunes hommes ont fait la rencontre de Julien Hanchir, un maroquinier autodidacte de caractère, avec lequel une soixantaine de modèles de sacs vintage ont déjà vu le jour, à l’image de celui du postier, à l’allure ultra-contemporaine et devenu depuis l’un des best-sellers de la marque avec le sac de l’écrivain, au design soigné autour d’une serrure en tourniquet.

 

À la fois sobre et “viril”, le style de Bleu de Chauffe a réussi à évangéliser le marché, et pas seulement celui des hipsters et des fondus de la mode. «Nos modèles ont eu la chance d’être très bien reçus par les médias, ce qui nous a permis de nous faire connaître et de nous développer. L’effet “Made in France” joue certainement. Je pense que notre souhait d’être attractif dans notre manière de communi- quer aussi. Nous n’avons pas les moyens de nous acheter des gros encarts de “pub”, c’est pourquoi on communique beaucoup sur les réseaux sociaux », explique Alexandre Rousseau.

 

 

Pop-up store à Millau pour Noël

 

Quatre ans après s’être relevée les manches, sa marque est aujourd’hui une signature à la mode, économiquement florissante (6 000 exemplaires vendus par an, 700 000 € de CA). Le siège social a été déplacé à Saint-Georges-de-Luzençon, afin d’être logé au plus près de l’Atelier de Julien où une dizaine d’artisans et d’ouvrières qualifiées confectionnent, datent et signent chacun des sacs de la marque, laquelle étend peu à peu sa gamme au public féminin.

 

Les créations sont actuellement expédiées dans une centaine de points de vente sélectionnés à travers l’Hexagone et une demi-douzaine de pays européens, au rythme de deux collections par an. La société dispose également d’un shop en ligne efficace et commence à se faire un nom en Corée du Sud et à Taïwan, en attendant les EU et la Chine, « deux marchés sur lesquels on a des projets de distribution en direct qui vont se concrétiser prochainement », annonce la direction.

 

Plus près de chez nous, la marque est présente sur Montpellier (chez People’s Rag, rue de l’Argenterie), mais aussi à Perpignan, Avignon, Uzès et Toulouse. Et preuve de son ancrage en Sud-Aveyron, elle ouvrira un pop-up store (magasin éphémère) dans le Millavois à l’occasion des fêtes de Noël.