Pourquoi Netflix inquiète Cap Cinéma ?

  • Le géant américain Netflix inquiète les salles obscures.
    Le géant américain Netflix inquiète les salles obscures. CP
Publié le , mis à jour
Salima Ouirni

Culture. Comme Canal + en son temps, l’arrivée de Netflix, géant américain des vidéos à la demande, fait peur aux salles obscures telles que Cap Cinéma à Rodez. Une concurrence qui oblige les exploitants à étoffer leur offre, parfois loin du cinéma. 

Si beaucoup de consommateurs ont accueilli Netflix les bras ouverts, ce n’est pas le cas du cinéma français qui redoute l'arrivée de ce mastodonte de la vidéo en streaming. Si le géant américain inquiète, qu'en est-il dans les cinémas de quartier, comme le Multiplexe à Rodez, confrontés dans le même temps à une réduction drastique du temps d’exploitation des films.

"Aujourd’hui, nous n’avons plus que deux mois pour exploiter un film. Jusqu’à la création de Canal +, nous avions encore six à mois d’exploitation", explique, en effet, Yann Marie, le directeur de Cap’Cinéma Rodez. Avant l’arrivée de Canal +, l’exploitation des films était même d’une année, avant que le spectateur ne puisse pouvoir regarder le DVD ou la cassette VHS, chez lui. Un temps aujourd'hui révolu. "Nous sommes dans des sorties instantanées sur grand écran et en VAD, (video à la demande, NDLR). Cela a été l’exemple du film, Welcome to New York, avec Gérard Depardieu. Du coup, les exploitants ont refusé de le sortir en salle", déplore l'exploitant.

Effet ciseaux

Un manque à gagner pour ce film racontant l’histoire de DSK et sa chute politique qui "plombe" les résultats des salles obscures. "Nous avons été obligés d’investir dans le numérique, il y a quatre ans. Nous allons être obligés de financer les travaux liés à l’accessibilité et nous avons de moins en moins le temps d’exploiter les films. Il y a donc moins de recettes et plus de charges. On voit arriver l’effet ciseaux", s’inquiète Yann Marie. Si les craintes sont réelles, l'impact de Netflix reste encore hypothétique. Hypothétique mais prévisible prévient  Yann Marie, obligé de diversifier son offre pour résister. "Toutes nos recettes ne proviennent déjà plus des films. Nous sommes obligés de nous diversifier un maximum".

Du coup, les multiplexes comme Cap Cinéma (et ils ne sont pas les seuls en France), proposent des concerts de musique (All that Jazz), des conférences, des retransmissions de ballets classiques (du Bolchoï et du Metropolitan), des one-man-show, et autre animation susceptible de faire venir le public dans les salles. "Il faut que les gens continuent à venir au cinéma. Même si on a des films à la demande chez soi, on ne retrouvera jamais, l’ambiance des salles", ajoute-t-il, en comptant surtout sur les politiques, car tant que l’exception culturelle française demeure, le cinéma français peut encore continuer à exister.

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