Septime, une entreprise qui s’applique sur internet

Dans un monde numérique en perpétuelle évolution, et parfois tourbillonnant, l’agence ruthénoise de création internet, Septime, affiche une « progression linéaire » comme le résume Ulysse Lacombe. «Quinze ans, quinze salariés», sourit ce fils d’une lignée d’artisans minutieux. Mais progression linéaire ne signifie pas pour autant progression confortable. « Chez nous, la remise en question doit être permanente, sinon, on meurt. Et, sur ce plan, il y a beaucoup de temps de réflexion qui n’est pas monétisé. Mais nous n’avons pas le choix», relate le patron de cette entreprise dont le chiffre d’affaires avoisine les 700 000 €. Être à l’affût de la technologie qui risque d’exploser demain fait partie du quotidien.

 

« La radio et la télé sont arrivées à maturité, pas internet »

 

«Des technologies qui peuvent avoir des durées de vie très courte après des ascensions vertigineuses. C’est l’exemple du système Flash. En pointe au début des années 2000, il a disparu des écrans. » Pour résumer la situation, Ulysse Lacombe a l’habitude de dire que « la radio et la télé sont arrivées à maturité, mais pas internet. Tous les trois ans, il se passe quelque chose de nouveau... » Mais pas besoin d’être installé à Paris, New York ou Tokyo pour être au courant.  «Au contraire même, je serais tenté de dire. Dans la sphère internet, le travail réalisé peut être vu sur toute la planète. Et s’il est bien fait, la personne intéressée se fiche de savoir s’il a été réalisé à Rodez ou ailleurs, explique Ulysse Lacombe, dont l’entreprise a notamment noué de solides attaches avec le groupe Ubisoft. Or, à Rodez, on peut aussi bénéficier d’une main-d’œuvre un peu moins chère et de très bonne qualité. »

 

Des cours d’anglais aux salariés pour travailler à l’international

 

Dernièrement, le “pop up” (sorte de livre numérique) sur l’histoire de la marque Lacoste, réalisé par l’entreprise en 2012, a séduit des dirigeants d’une grande entreprise israélienne, Amdocs, basée aux États-Unis, dans le Missouri. « Nous avons décroché un marché avec eux et réalisé leur pop up ici, après différentes réunions téléphoniques » explique Ulysse Lacombe.
Ce travail souligne aussi l’ambition de Septime de développer son marché à l’international, qui représente pour l’heure environ 10 à 15% de son activité. Pour cela, elle a notamment organisé des cours d’anglais pour ses salariés. « Nous souhaitons œuvrer en direct avec nos interlocuteurs, afin d’éviter des intermédiaires. Moi aussi, j’ai dû m’y remettre », sourit le chef d’entreprise.

 

«En Aveyron aussi on sait faire des applications ! »

Mais, souhaitant par-dessus tout éviter de mettre tous les œufs dans le même panier, Septime a également pris un autre virage stratégique majeur : le développement d’application pour les tablettes et les smartphones. «C’est un métier à part entière, avec maintenant une équipe dédiée. Si bien qu’aujourd’hui, je le dis haut et fort, en Aveyron aussi on sait faire des applications ! » Grâce à cela, l’entreprise a notamment développé un solide marché avec le  Crédit Agricole.

 

D’abord avec la Caisse nord Midi-Pyrénées, puis, le succès aidant, avec d’autres caisses de la banque verte. «C’est un marché que nous souhaitons vraiment développer en le faisant bien». C’est le petit-fils d’ébéniste d’art qui parle, là. Il est fait de ce bois-là. « Nous ne sommes pas là pour dévorer des marchés. Ce que l’on fait, on veut le faire bien, très bien même. Ce qui nous prend du temps et donc, coûte un peu plus cher au client, c’est vrai. » Mais Septime ne saurait faire autrement. Depuis sa création, l’entreprise mise sur la qualité de son savoir-faire. C’est ainsi qu’elle a établi sa e-réputation dans la sphère internet. Au fil d’une progression... linéaire.