Solidaire. Après plusieurs années difficiles les responsables de l’association souhaitent redynamiser l’antenne départementale, après avoir «fait face aux problématiques». Emmaüs a plus que jamais besoin de dons et de bonnes volontés.
Comme tous les jours, les petites mains d’Emmaüs s’affairent dans le local de l’association, à Bel-Air à Rodez. Ce jour-là, ils sont une dizaine de compagnons à trier, réparer, et tout simplement travailler. Avec un unique objectif: «Remettre l’homme debout», comme le souhaitait son fondateur, l’abbé Pierre. Son message a essaimé puisque fondée en 1949, d’Emmaüs compte aujourd’hui 175 communautés en France, et près de 300 dans le monde.
Certains compagnons restent dix jours, d’autres dix ans. Certains viennent démarrer une nouvelle vie, d’autres viennent y finir leurs jours. "Tout le monde est le bienvenu", lance Patrick Gomez, coresponsable de la structure avec Frédéric De Bussiers. Sur la base du volontariat, ceux qui nous rejoignent trouvent ici un travail, un logement et à manger."
La communauté Emmaüs accepte donc tout le monde, et héberge actuellement vingt compagnons, mais se fixe une règle, un dogme à respecter: l’indépendance financière synonyme "de grande liberté d’actes et de paroles", rappelle Patrick Gomez. Car si Emmaüs accepte les dons, elle ne reçoit, en revanche aucune subvention. Et "contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent", Emmaüs est une association laïque qui n’a rien de caritative. "Nous estimons que ceux qui nous rejoignent, les compagnons, ont quelque chose à partager. Il s’agit d’un échange, pas de charité. Emmaüs est l’exemple d’une économie sociale et solidaire".
«Abîmés par la vie, cabossés»
Deux mots qui résonnent aujourd’hui "à contretemps, dans une société violente, où l’individu prime, quitte à écraser son voisin", glisse le responsable de l’antenne locale de l’association. Ceux qui poussent la porte d’Emmaüs sont le plus souvent des gens "abîmés par la vie, cabossés, qui ont perdu une partie de leurs repères. Ici, ils ont le temps et la place pour se reconstruire". Ils trouvent au sein de la communauté "une reconnaissance positive qui fait aujourd’hui défaut dans les entreprises".
De tous les horizons, de partout en France, la communauté d’Emmaüs en Aveyron, qui a fêté ses 40 ans d’existence en février, s’est constituée, autour d’un noyau de bénévoles en 1973 et a connu des hauts mais aussi des bas. Après deux ou trois années, où l’antenne locale "était à la dérive", Patrick Gomez et son équipe de vingt-cinq bénévoles souhaitent "donner un nouveau souffle à une association qui en a tant besoin". "Nous avons fait face à nos problématiques. Il y a certes eu des erreurs qui ont été faites mais la situation est désormais réglée", tranche-t-il.
«Logique du cœur et de la raison»
Mais pour redynamiser la communauté, "il faut aussi de l’argent", répond le coresponsable de l’association à ceux "qui disent que nous faisons du bénéfice sur les dons"]. Car Emmaüs répond à "une double logique: celle de la raison et du cœur". L’association ne fonctionnant que grâce aux dons divers (financiers et matériels), il est "impératif que les gens nous fassent de nouveau confiance". Et Patrick Gomez d’ajouter, qu’actuellement, l’association a plus que besoin de dons et de bénévoles pour fonctionner.
Dans cette volonté de relancer l’antenne aveyronnaise d’Emmaüs, Patrick Gomez souhaite agrandir la structure ruthénoise, "qui ne peut plus accueillir de compagnons supplémentaires", et renforcer son lien avec l’antenne de Villefranche-de-Rouergue. D’ailleurs, dans les semaines à venir, l’association prendra le nom d’Emmaüs Rodez-Villefranche. "Car face à cette société qui laisse trop gens au bord de la rue, il est plus que temps de s’unir. À commencer par nous, Emmaüs".
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?