A Londres, la fête au septième ciel

  • Des danseurs participent à un "Silent Disco" au sommet du gratte-ciel The Shard à Londres, le 15 novembre 2014
    Des danseurs participent à un "Silent Disco" au sommet du gratte-ciel The Shard à Londres, le 15 novembre 2014 AFP - Justin Tallis
  • Une danseuse participe à un "Silent Disco" au sommet du gratte-ciel The Shard à Londres, le 15 novembre 2014
    Une danseuse participe à un "Silent Disco" au sommet du gratte-ciel The Shard à Londres, le 15 novembre 2014 AFP - Justin Tallis
  • Des danseurs participent à un "Silent Disco" au sommet du gratte-ciel The Shard à Londres, le 15 novembre 2014
    Des danseurs participent à un "Silent Disco" au sommet du gratte-ciel The Shard à Londres, le 15 novembre 2014 AFP - Justin Tallis
Publié le
Centre Presse Aveyron

Faire la fête au sommet d'un gratte-ciel londonien constitue déjà en soi une sortie pour le moins originale. Certains y ont ajouté une dose de "Silent disco", ou comment danser en silence, sans sono tonitruante, casque audio sur les oreilles.

Situé en plein cœur de la capitale britannique, The Shard (l'éclat) culmine à près de 310 mètres. Cette majestueuse tour de verre et de métal dessinée par l'Italien Renzo Piano, concepteur du Centre Pompidou à Paris, est le plus haut gratte-ciel de l'Union européenne.

Ce samedi soir, au tout dernier étage, ils sont plus de trois cents à se trémousser devant d'immenses baies vitrées offrant une vue à couper le souffle de Londres, dont les milliers de rues et bâtiments semblent s'étendre à l'infini à leurs pieds.

Si on entend bien des rires, des tintements de verres, des conversations, des pas qui glissent sur le sol, point d'enceintes hurlant des décibels: contrairement aux boîtes de nuit classiques, la musique n'est diffusée que dans les casques audio sans fil fournis à chaque participant.

Un bouton permet de choisir entre les trois DJ de la soirée, et, en fonction du canal sélectionné, le casque s'illumine d'une couleur, rouge, bleu ou vert, permettant aux convives de savoir qui écoute quoi.

"Si vous n'aimez pas la chanson jouée par le DJ rouge, vous changez de couleur", explique à l'AFP Alex Rochford, le "DJ Green" de la soirée. "Finalement, c'est comme si vous aviez trois concerts différents en même temps".

- 'Rompre avec le culte des DJ' -

Sur la piste de danse, les groupes se forment en fonction des couleurs. Près des platines, quatre jeunes femmes, minijupes et maquillage sophistiqué, remuent sur "No scrubs", le tube du groupe de r'n'b TLC, diffusé sur le canal vert.

Juste à côté, sur le canal bleu, un trentenaire en chemise à fleurs se déhanche sur les accents funky de "That's the way (I like it)" de KC and the Sunshine Band.

"C'est amusant de danser sur des chansons différentes. On peut aussi savoir ce que les gens écoutent à la couleur de leur casque et décider de faire comme eux", dit Geraldine Copley Smith, gérante d'un club de remise en forme.

"J'aime bien sortir en boîte, mais ça, ça n'a rien à voir, c'est différent", estime cette quinqua sexy aux longs cheveux noirs.

Le concept de "Silent Disco" a pris son envol en 2002, sous l'impulsion de Nico Okkerse, artiste-producteur-DJ néerlandais.

"Ca a commencé avec un petit spectacle" présenté dans des festivals, raconte-t-il à l'AFP.

"L'idée, c'était de lutter contre les effets nocifs des volumes sonores trop élevés, et de rompre avec le culte des DJ en donnant au public un rôle plus important", ajoute-t-il, persuadé que le concept est promis à un grand avenir.

"Le wifi et les prochaines générations de smartphones permettront d'offrir des expériences inédites, sans avoir nécessairement besoin de beaucoup de matériel", dit Nico, également animateur du site SilentDisco.com.

- Dans la rue, dans les parcs -

Si l'on retrouve volontiers le concept dans les boîtes de nuit ou les festivals, David Zangwill, un Américain, veut aller plus loin en investissant la rue, ce lieu où, dit-il, "nos armures mentales nous empêchent de montrer nos vrais visages".

Il a ainsi lancé les "Silent Disco Squad", des fête organisées dans les parcs, les transports en commun, avec, là-aussi, des casques audio en guise de sono.

"On se réunit, on appuie sur lecture et on sème la joie et une gentille pagaille dans la ville", explique-t-il. "Nous apportons de la magie dans les rues, nous réenchantons un monde désenchanté", en réinventant l'usage des smartphones et autre baladeurs numériques qui "n'ont fait qu'accentuer la séparation entre les individus".

A Londres, au sommet du Shard, le concept fait mouche et les casques brillent en vert: "DJ Green" vient de lancer "Afterglow", hit "drum and bass" du producteur londonien Wilkinson.

Grâce aux casques audio, "les gens sont tellement plongés dans la musique, qu'ils en oublient leurs inhibitions", lâche à l'AFP Stuart Taylor, 35 ans, avant de retourner danser.

Source : AFP

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