Les couteliers unis devant la justice

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    Les couteliers unis devant la justice José A. Torres
Publié le , mis à jour
Olivier Courtil

Économie. La cour européenne a donné gain de cause à la Forge de Laguiole pour les couteaux tranchants qu’elle produit. Mais reste encore à la commune à récupérer son nom, son logo et aux couteliers leur identité… Face aux procès à la pelle, municipalité et syndicat des couteliers laguiolais ont décidé de s'unir. 

"Les frères Durand qui mangent avec Thierry Moysset, autant vous dire que tout le monde en parlera demain", glisse ce jour-là Honoré Durand à Laguiole. La hache de guerre est bien enterrée et les couteaux tirés sont bien posés aujourd’hui. Longtemps ennemis, les deux coutelleries adhèrent aujourd'hui de concert au syndicat.

"On a perdu 20 ans, c’est l’une des difficultés", dit Thierry Moysset. "Ce sont nous, les Laguiolais, qui avons fait le jeu pendant toutes ces années à Szajner", ajoute Honoré Durand. "Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère, que tout le temps perdu ne se rattrape plus", chantait Barbara. Tous sont désormais unis et motivés. L’union fait la force a trouvé sa concrétisation à Laguiole même si, comme partout, il existe toujours une ou deux brebis égarées.  

«Une fois de plus, il faut être patient»

La victoire obtenue auprès de la cour européenne donnant raison à la Forge de Laguiole pour son combat contre Gilbert Szajner qui a déposé la marque Laguiole en 1993, est en fait une bataille de gagner. Concrètement, il reste encore à la commune à retrouver son nom. Sur ce point, celle-ci se pourvoit en cassation pour une décision attendue d’ici 16 mois. "Une fois de plus, il faut être patient", résume Vincent Alazard, maire et conseiller général. "Municipalité et couteliers travaillent aujourd’hui en collaboration", poursuit l’édile. Pour s’armer de patience, mieux vaut disposer de plus d’éléments en main.

Transformer l'essai

Autre procès pour la commune, celui concernant son logo, auprès de l’OHMI (Office de l’harmonisation dans le marché intérieur). L’appel doit avoir lieu courant 2015. La récente décision favorable de la cour européenne, là encore, rend optimiste la municipalité. "On a eu une belle reconnaissance". Reste à transformer l'essai. Des procès à la pelle, mais le dernier gagné par la Forge face à Szajner, est lourd de sens. L’homme d’affaires a jusqu’au 21 décembre pour faire appel. Pour Thierry Moysset, "il a plus à perdre qu’à gagner". Et de conclure: "C’est le seul sujet qui ne génère pas de clivage politique". Chacun semble avoir donc pris (enfin) conscience de l’honnêteté des combats menés à Laguiole. Une honnêteté qui ne demande maintenant qu’à être payée par la justice… 

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