La CGT en ébullition après de nouvelles révélations sur Thierry Lepaon

  • Thierry Lepaon, le numéro de la CGT, le 7 avril 2014
    Thierry Lepaon, le numéro de la CGT, le 7 avril 2014 AFP/Archives - Patrick Kovarik
  • L'immeuble, près du Bois de Vincennes à Paris, dans lequel se trouve l'appartement de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, le 29 octobre 2014
    L'immeuble, près du Bois de Vincennes à Paris, dans lequel se trouve l'appartement de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, le 29 octobre 2014 AFP - Bertrand Guay
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Centre Presse Aveyron

Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, est ébranlé par de nouvelles révélations, portant cette fois sur ses indemnités. Et si certains cadres réclament sa démission, d'autres dénoncent une campagne orchestrée contre le syndicat à deux jours d'élections majeures à la fonction publique.

Déjà sur la sellette après les révélations par le Canard enchaîné sur les travaux onéreux réalisés dans son appartement de fonction (105.000 euros) et son bureau (62.000 euros), M. Lepaon est en butte à des informations parues dans l'Express selon lesquelles avant d'accéder au poste de secrétaire général en 2013, il a perçu des indemnités de départ de la part de la région CGT Basse-Normandie qui l'employait.

M. Lepaon a lui-même confirmé auprès de l'Express l'existence de cette transaction, n'y voyant toutefois rien d'anormal. "Je changeais d'employeur", s'est-il justifié, alors que dans les deux cas il s'agissait de la CGT. Du montant des indemnités, il ne s'en souvient plus.

Interrogé par l'AFP, un membre de la direction, Alain Alphon-Layre, a affirmé que le bureau confédéral, réuni mardi matin a renvoyé l'examen de ce sujet à la Commission exécutive nationale (exécutif élargi) qui se réunira le 9 décembre.

A cette réunion, la commission financière de contrôle devra faire "un point d'étapes" sur l'enquête qu'elle conduit sur "les dépenses de la confédération" suite à l'affaire de l'appartement.

- 'Qu'il tire sa révérence' -

Mais cette troisième révélation- qui a déclenché mardi des salves de moqueries sur les réseaux sociaux- a fait déborder le vase au sein de la centrale: "Ces trois affaires sont des fautes politiques dont le responsable est le secrétaire général", a affirmé à l'AFP un cadre dirigeant.

"Qu'il en tire les enseignements, qu'il tire sa révérence. Il faut arrêter les dégâts, on ne peut pas continuer comme cela", tempête ce cadre.

Même colère exprimée chez un militant qui se dit "effondré". "C'est scandaleux, ces indemnités, c'est même plus grave que l'affaire de l'appartement, ce n'est même pas reconnaître l'importance de la fonction à laquelle il est nommé. Il faut qu'il parte, on ne peut pas rester avec un secrétaire général qui se conduit de cette façon", lance-t-il.

Toutefois, dans un contexte délétère, des Fédérations veulent à tout prix éviter que ces affaires affectent l'ensemble de la CGT. Ainsi la FAPT (La Poste), en pleine élection professionnelle, a voté à l'unanimité une motion pour dire "maintenant ça suffit", dénonçant une campagne de dénigrement orchestrée contre la CGT.

Mais qui en veut à Thierry Lepaon? "On ne sait toujours pas qui est derrière ces révélations et quels sont les objectifs poursuivis, et c'est là l'inquiétude", souligne un cadre.

M. Lepaon a affirmé qu'il ne souhaitait pas lancer une "chasse aux sorcières" mais il a pointé ses rivaux : "il se peut qu'il y en ait dans l'organisation qui n'acceptent pas le choix fait au congrès" de mars 2013 où il a été élu à tête de la confédération.

"Thierry Lepaon est ébranlé, contesté mais, pour le moment il n'est pas acculé", estime auprès de l'AFP, René Mouriaux, historien et politologue.

Selon lui, "l'opposition interne à Thierry Lepaon est forte", mais "dans l'état actuel, la relève n'est pas prête. Il n'y a pas une figure qui s'impose". "L'avenir de la direction confédérale est sombre et semé d'embûches", selon ce chercheur.

Les yeux sont rivés sur les résultats des élections professionnelles jeudi dans la fonction publique où actuellement la CGT est en tête. Les fédérations de fonctionnaires ne veulent pas croire à un impact de ce "buzz médiatique" sur le vote.

"En fonction de ces résultats on verra si la crise interne s'aggrave ou si Thierry Lepaon a un sursis", souligne M. Mouriaux.

Les fédérations concurrentes de la CGT dans la fonction publique disent ne pas se réjouir d'une situation "qui ne profite à personne".

Mais le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a récemment persiflé que lui n'avait pas "changé de bureau" après avoir pris la tête de son syndicat.

Source : AFP

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