Fonction publique: jour "V" comme vote pour 5 millions de fonctionnaires

  • Jean-Marc Canon, secrétaire général de l'UGFF-CGT, lors d'un rassemblement de fonctionnaires le 31 mai 2011 devant le ministère de l'Economie et des Finances à Paris
    Jean-Marc Canon, secrétaire général de l'UGFF-CGT, lors d'un rassemblement de fonctionnaires le 31 mai 2011 devant le ministère de l'Economie et des Finances à Paris AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • La minstre de la Fonction publique Marylise Lebranchu le 25 novembre  2014 à l'Assemblée nationale à Paris
    La minstre de la Fonction publique Marylise Lebranchu le 25 novembre 2014 à l'Assemblée nationale à Paris AFP - François Guillot
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Centre Presse Aveyron

Enseignants, infirmiers, douaniers, agents des impôts, ou encore policiers... C'est le jour "V" comme vote jeudi pour plus de 5 millions de fonctionnaires, appelés à désigner les organisations syndicales chargées de les représenter.

L'un des enjeux sera le score de la CGT, actuellement première force syndicale, mais en pleine tourmente. Son numéro un Thierry Lepaon est fragilisé depuis les révélations sur les travaux menés dans son appartement de fonction, son bureau et sur des indemnités reçues de la CGT Basse-Normandie.

Pour la première fois, tous les agents des trois versants de la fonction publique (Etat, Territoriale et Hospitalière) sont concernés par ce scrutin à un tour, alors qu'en 2011 la Territoriale n'était pas partie prenante.

Le scrutin va désigner pour 4 ans les représentants des agents dans des instances équivalentes aux Comités d'entreprise du privé, et il sera aussi un indicateur de la santé des forces syndicales du pays.

Les syndicats jouent donc gros et défendent leur capacité à négocier. Ils attendent fébrilement de connaître le verdict des urnes.

Ils regarderont de près aussi la participation à ce scrutin complexe où les électeurs doivent parfois voter pour quatre instances différentes.

Pour la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu, ce serait un "vrai souci" si le taux de participation était inférieur à celui enregistré lors des dernières élections, où il avait déjà fortement chuté, à environ 55%, contre 64% en moyenne lors des précédents scrutins.

Ce taux ne sera connu que vendredi soir et il faudra attendre encore plus longtemps pour avoir les résultats permettant d'établir la représentativité des syndicats. Ils ne tomberont en effet que le mardi suivant même si certains indicateurs seront connus avant, comme le résultat du vote (par voie électronique) du gros bataillon de l'Education.

- Impact des "affaires" de la CGT? -

La CGT, en tête dans les trois versants avec plus d'un quart des voix (25,4%) et qui avait gagné deux points en 2011, espère que ses difficultés internes ne se répercuteront pas dans les votes. Jean-Marc Canon, numéro un de la fédération de fonctionnaires du syndicat ne veut pas croire à un impact du mauvais "buzz" autour de Thierry Lepaon.

"De toute façon, il sera difficile de savoir quelle est l'influence réelle de ces +affaires+ sur les résultats", souligne-t-il auprès de l'AFP.

La CGT a une solide avance de six points sur le deuxième syndicat, la CFDT. Elle est troisième à l'Etat, mais cumule un tiers des voix dans la Territoriale et l'Hospitalière.

Les experts soulignent qu'un fort recul "serait une vraie alarme" pour le syndicat qui a subi plusieurs revers électoraux récemment, notamment chez Orange. Le verdict déterminera "si la crise interne s'aggrave ou si Thierry Lepaon a un sursis", souligne René Mouriaux, historien et politologue.

Du côté de la CFDT (19,1%), Brigitte Jumel numéro un pour la fonction publique, estime que "l'enjeu est d'avoir un niveau de représentativité suffisamment élevé pour que le syndicalisme" porté par le syndicat "soit mieux reconnu dans la fonction publique", avec notamment "la possibilité de développer la culture de l'accord".

Quant à FO (18,1%), son représentant Christian Grolier assure voir "les choses de manière positive" avec l'objectif de rester premier chez les agents de l'Etat "et même si possible de prendre la deuxième place sur les trois versants de la fonction publique".

Mais Bernadette Groison (FSU) ne cache pas que son syndicat veut reprendre la première place chez les agents de l'Etat, perdue en 2011. Ce recul avait été attribué par l'organisation (qui représente 8,2% des voix au global) au vote électronique des enseignants qui avait fait dégringoler leur participation sous 39%.

L'Unsa (9,3 %) et Solidaires (6,6 %) comptent aussi se faire entendre. Le porte-parole de Solidaires Eric Beynel espère que l'organisation qui s'est "énormément développée" ces dernières années dans la Territoriale et l'Hospitalière sera représentative "dans les trois branches".

Pour la CFTC (4 %) et la CFE-CGC (2,9 %), l'enjeu est surtout de rester représentatives, et d'obtenir un siège au Conseil commun de la fonction publique, l'instance chargée des questions touchant l'ensemble des agents. L'une et l'autre se disent confiantes.

Source : AFP

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