Barry Faamausili : «C’est reparti pour moi»

Arrivé en cours de saison à Rodez, après une sérieuse blessure aux cervicales qui a vu sa carrière en Top 14 avec Montpellier stoppée net, Barry Faamausili dit retrouver sa meilleure forme petit à petit. Le pilier néo-zélandais, d’origine samoane, l’a d’ailleurs prouvé dimanche face à Saint-Jean- de-Luz en jouant 80 minutes. Une première depuis deux ans! Entretien dans la langue de Shakespeare livré dans celle de Molière grâce à son coéquipier sud-africain, Ruan Lamprecht.

Comment jugez-vous votre performance et celle de l’équipe, dimanche face à Saint-Jean- de-Luz (29-16) ?

C’était la première fois que je jouais 80 minutes depuis deux ans, alors c’était très dur ! Je n’avais même plus de force pour me battre à la fin lors de la bagarre générale (rires). Cela a été dur pour l’équipe également car on aurait très bien pu se faire surprendre par cette équipe de Saint-Jean-de-Luz. Dans cette poule, j’ai l’impression que tout peut arriver.

Vous avez été tenu à l’écart des terrains un long moment après une grave blessure aux cervicales. Comment vous êtes-vous remis de cette dernière ?

Je jouais à Montpellier et la veille d’un match face à Castres (23 novembre 2013), j’ai ressenti une grosse douleur aux cervicales. Je n’ai rien dit et j’ai joué le match. C’était une erreur car une semaine après, j’ai été obligé de passer des tests et la blessure était grave. J’ai été arrêté plus de 10 mois, Montpellier ne m’a pas conservé et j’ai repris la compétition ici... J’avais passé des tests à Nevers (Fédérale 1) en début de saison mais ils n’ont pas été concluants. Rodez a ensuite contacté mon agent car le club cherchait un pilier (il est arrivé en octobre suite à la blessure de Tariel Donadze, NDLR). 

Comment vous sentez-vous aujourd’hui et pensez-vous être à 100% de vos capacités ? 

Je ne ressens plus aucune douleur et c’est déjà très positif. J’étais très nerveux à l’idée de rejouer et finalement tout se passe bien. Je peux encore faire beaucoup mieux mais pour cela, j’ai besoin d’accumuler du temps de jeu. Je reviens de très loin et je suis très content en ce moment! C’est définitivement reparti pour moi.

Vous avez signé un contrat jusqu’à la fin de saison avec Rodez. Le club peut-il être un bon tremplin pour vous afin de retrouver le plus haut niveau ?

Pour l’instant, je ne m’occupe pas du futur. J’avance match après match et Rodez comme la Fédérale1 correspondent parfaitement à mon niveau actuel. Je veux rester ici pour prouver que j’ai des qualités et pour que mes coéquipiers aient confiance en moi. Bref, je suis très bien ici. La ville me correspond beaucoup mieux que Montpellier même s’il fait très froid. Ici, c’est tranquille. C’était beaucoup trop agité là-bas (rires).

Quelles sont vos principales qualités en tant que pilier et correspondent-elles à la Fédérale1 ?

Comme tous les piliers, le principal c’est d’être bon en mêlée fermée. J’aime bien le jeu en France car il est basé sur le combat. En Australie ou en Nouvelle-Zélande où j’ai joué, les piliers couraient trop vite pour moi (rires). Là-bas, tout le monde peut jouer trois-quarts! Donc, je veux rester en France le plus longtemps possible.

Comment jugez-vous vos premiers pas au sein de Rodez ?

Je suis arrivé dans un moment compliqué où on ne faisait que perdre les matches... C’était difficile pour moi car je hais la défaite. Mais je pense que notre groupe a beaucoup de talent mais il manque de confiance. J’espère que le succès face à Saint-Jean-de-Luz, dimanche, sera une première étape. Quant à moi, j’espère ne plus connaître la blessure pour jouer tous les matches et retrouver une pleine confiance en moi.