Comment Météo-France voit rouge?

  • Le logo de Météo-France le 4 mars 2014 à Toulouse
    Le logo de Météo-France le 4 mars 2014 à Toulouse AFP/Archives - Eric Cabanis
  • Vue en date du 4 janvier 2010 d'une route secondaire de la campagne Lyonnaise, alors que d'après le Bulletin de Météo France, trois départements (Ain, Drôme, Isère) étaient en "vigilance orange" neige et verglas
    Vue en date du 4 janvier 2010 d'une route secondaire de la campagne Lyonnaise, alors que d'après le Bulletin de Météo France, trois départements (Ain, Drôme, Isère) étaient en "vigilance orange" neige et verglas AFP/Archives - Jean-Philippe Ksiazek
  • Carte de France avec les départements en alerte orange, inondations, crues, orages et vagues le 4 novembre 2014 Carte de France avec les départements en alerte orange, inondations, crues, orages et vagues le 4 novembre 2014
    Carte de France avec les départements en alerte orange, inondations, crues, orages et vagues le 4 novembre 2014 AFP/Archives - P. Pizarro/D. Mayer
  • Vue de Grabels, près de Montpellier, le 7 octobre 2014, après une nuit d'inondation
    Vue de Grabels, près de Montpellier, le 7 octobre 2014, après une nuit d'inondation AFP/Archives - Sylvain Thomas
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Centre Presse Aveyron

Vents violents, pluies, inondations... 90 jours par an en moyenne, la France métropolitaine compte au moins un département en "vigilance orange": sentinelle des phénomènes météorologiques dangereux, Météo-France doit naviguer au plus près des épisodes à risque tout en évitant l'écueil des fausses alarmes.

"La priorité est quand même de ne pas rater les événements critiques", souligne Cyrille Honoré, directeur adjoint de la prévision de Météo-France.

Etablissement public, Météo-France se voit fixer par l'Etat des "objectifs de performance" : taux de non détection inférieur à 3% et taux de fausses alarmes inférieur à 20%. Objectif tenu l'année dernière avec, selon Météo-France, "97% des épisodes potentiellement dangereux détectés", et un taux de fausses alarmes de l'ordre de 12%.

Certains phénomènes météo sont cependant plus difficiles à cerner que d'autres. Si les tempêtes ou les événements liés à la neige "sont d'une prévision assez bonne", relève Cyrille Honoré, les orages sont beaucoup plus difficiles à situer précisément à l'avance.

Une difficulté qui vaut parfois à l'organisme d'être la cible de critiques, que ce soit pour en avoir trop fait, au risque par exemple de dissuader le tourisme, soit au contraire pas assez. En décembre 2010, le Premier ministre François Fillon lui avait ainsi reproché de n'avoir pas prévu l'intensité des chutes de neige qui avaient paralysé le trafic parisien. Une accusation alors réfutée par les météorologues.

Mise en place en 2001, après les tempêtes dévastatrices de décembre 1999, la vigilance météo s'est progressivement étendue et couvre aujourd'hui neuf types d'aléas (vent violent, orages, pluie-inondation, grand froid, canicule, avalanches, neige-verglas, inondation, vagues-submersion).

La vigilance "vagues-submersion" est la dernière à avoir été intégrée au dispositif, en 2011, après la tempête Xynthia.

- 21 épisodes "rouges" depuis 2001 -

Les quatre niveaux de vigilance (vert, jaune, orange et rouge), appliqués au niveau du département, ne sont pas déterminés par des critères chiffrés, qui détermineraient automatiquement un niveau, explique Météo-France. On est dans le "cas par cas".

Météo-France insiste aussi sur la distinction entre "vigilance" et "alerte": le passage à une vigilance jaune ou orange, voire rouge, vaut avertissement aux particuliers et aux pouvoirs publics. Si une procédure d'alerte est lancée, elle est du ressort des autorités (maires, préfets...).

"La logique de l'avertissement est de se projeter sur les conséquences possibles", précise Cyrille Honoré à la presse.

La vigilance "pluie-inondation", sous les feux de l'actualité ces dernières semaines dans le sud-est, résulte du croisement de deux paramètres différents: la prévision de précipitations de Météo-France et les données sur des risques de crue des cours d'eau du Schapi, un service sous tutelle du ministère de l'Ecologie.

Depuis 2001, 21 épisodes météo ont nécessité l'activation du niveau rouge, la plupart pour pluie-inondation. Treize sont intervenus ces deux dernières années.

Si 2011 et 2012 ont été "calmes", 2013 s'est en effet révélée "une année historique du point de vue de la vigilance", avec notamment, deux premières, une vigilance rouge pour avalanches et une autre pour neige-verglas.

2014 n'est pas tout à fait terminée, mais cumule déjà des phénomènes exceptionnels et répétitifs d'inondations, au début de l'année sur la Bretagne et cet automne sur le Sud-Est.

Faut-il y voir une tendance à l'augmentation? Rien ne permet de l'affirmer, selon les spécialistes. Pas plus qu'il n'est aujourd'hui scientifiquement possible d'attribuer au changement climatique des événements météorologiques ponctuels.

Météo-France estime cependant "nécessaire de poursuivre les efforts de pédagogie concernant les conseils de comportement".

Car si 92% des Français connaissent la carte de vigilance publiée sur son site, selon une enquête récente, seuls 66% d'entre eux déclarent connaître également les conseils associés. Et seulement 22% disent les connaître "précisément".

Pour améliorer l'information du grand public, Météo-France a peaufiné la présentation de sa carte. En cas de vigilance jaune, une "info-bulle" affiche, au survol des départements concernés, le phénomène à craindre. Pour les niveaux orange et rouge, un pictogramme incrusté dans la carte éclairait déjà le public.

Source : AFP

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