Decazeville est tombé dans le «traquenard»

«C’était tout sauf un match de rugby! Je n’ai rien à dire donc. Ils sont contents, c’est tant mieux... », dira Anthony Julian au coup de sifflet final. Oui, c’était annoncé et écrit: ce match Villefranche-de-Lauragais-Decazeville devait sentir la poudre. Et cela n’a pas manqué! Car, les locaux ont tenu leurs promesses. Ils n’avaient pas oublié le match aller perdu dans l’Aveyron (31-25). Perdu certes mais surtout conclu par une belle bagarre générale dans laquelle certaines palabres avaient laissé des traces... Et appelaient, comme c’est de coutume dans le rugby, à une revanche, un round N.2 ! Ça n’a pas manqué.

Quatre cartons rouges, des KO-le pilier decazevillois Lorenzo Lema est sorti du match totalement groggy au retour des vestiaires et les pompiers ont dû intervenir-, des bagarres en veux-tu en voilà... Bref, dimanche dans le Lauragais, il s’est joué une belle partie de rugby à l’ancienne comme on dit. Et dans celle-ci, le Sporting n’a jamais trouvé les armes pour s’en sortir. Non, les Aveyronnais n’ont fait que subir les impacts des locaux. Et dans ces cas-là, il est bien difficile d’espérer mieux qu’une lourde défaite. D’ailleurs, Villefranche n’a pas mis bien longtemps à trouver l’ouverture par l’intermédiaire de l’incontournable Berdja à la 3e minute. Decazeville venait de manquer son premier placage. Cela n’allait pas être le dernier ! Et malheureusement, les locaux n’ont que rarement gâché leurs munitions quand le Sporting, lui, a perdu de nombreuses touches (trois en première période) et mêlées.

Monumentale générale !

Bref, jamais Duffard et Petitjean - la charnière du jour, Accorsi étant placé à l’arrière sans grande réussite - n’ont pu lancer un seul temps de jeu. Le score de 15-3 à la pause était loin d’être usurpé et même plutôt clément pour les Aveyronnais. Cette dernière allait-elle faire du bien aux protégés de Frédéric Delfau? Non! Car dès le retour des vestiaires, l’international français de rugby à VII, Julien Patey, se jouait de la défense decazevilloise pour aplatir et ainsi tuer tout suspense (22-3, 42e). Alors que les frictions se multipliaient aux quatre coins de la pelouse, Villefranche signait définitivement sa supériorité en inscrivant un nouvel essai en infériorité numérique grâce à son arrière Mercier (53e). Cette fois, c’en était trop ! Et pourtant, dans un sursaut d’orgueil, les Decazevillois parvenaient à priver du bonus offensif - incroyable au vu de la physionomie du match - les locaux. Cela grâce à un essai de Florian Legrand sur une belle passe au pied d’Accorsi (63e) et d’Aguemoune (78e). De quoi faire dégoupiller tout le monde! Et laisser la rencontre se terminer sur une générale d’un autre temps le long de la main courante. On ne vous fait donc pas un dessin pour vous expliquer que tout le monde y est allé de son petit coup, joueurs comme spectateurs... Du grand art !