UE: les dirigeants en sommet en pleine crise en Russie

  • Le président du Conseil européen  Donald Tusk le 1er décembre 2014 à Bruxelles
    Le président du Conseil européen Donald Tusk le 1er décembre 2014 à Bruxelles AFP/Archives - Emmanuel Dunand
  • Le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du conseil européen Donald Tusk le 1er décembre 2014 à Bruxelles
    Le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du conseil européen Donald Tusk le 1er décembre 2014 à Bruxelles AFP - Emmanuel Dunand
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Centre Presse Aveyron

Les dirigeants de l'UE débattaient jeudi de l'avenir de leurs relations avec la Russie, engagée dans le conflit en Ukraine et plongée dans une crise financière sans précédent, sous l'aiguillon du Polonais Donald Tusk, qui fait son entrée sur la scène européenne.

Les chefs d'Etat et de gouvernement devaient aussi donner leur aval au plan d'investissement de 315 milliards d'euros annoncé fin novembre par l'autre nouveau patron de l'UE, Jean-Claude Juncker, président de la Commission depuis un mois et demi.

Ils se réunissent en plein chaos financier en Russie, conséquence des sanctions économiques décrétées par les Occidentaux. Le président russe Vladimir Poutine a promis jeudi aux Russes une sortie de cette crise dans les deux ans, et accusé les Occidentaux de se comporter en "empire" dictant la marche à suivre à ses "vassaux".

Donald Tusk, qui a pris ses fonctions de président du Conseil européen le 1er décembre, a programmé dès son premier sommet un débat sur la "stratégie" à adopter vis-à-vis de Moscou. Il fut pendant sept ans Premier ministre de Pologne, un des pays les plus engagés dans la réaction européenne au conflit en Ukraine. Cette crise "reste un sujet de grave préoccupation et (...) il est important que nous envoyions un message politique clair", a demandé M. Tusk.

Les 28 doivent notamment réfléchir à la suite à donner aux lourdes sanctions décidées cet été, qui arriveront à échéance en juin. "Tout le monde est d'accord pour dire que les sanctions ont un impact, mais elles ne sont pas une fin en soi", estime une source européenne en soulignant que la Russie n'a pas modifié d'un iota sa politique en Ukraine.

La chancelière Angela Merkel, principale interlocutrice européenne de Vladimir Poutine, a assuré jeudi matin devant le Bundestag que l'Europe cherchait le dialogue avec Moscou et que l'objectif était "la coopération européenne en matière de sécurité avec la Russie, pas contre la Russie".

Mais elle a rappelé que "l'objectif" demeure "une Ukraine souveraine et territorialement unie", et que "jusqu'à ce que cet objectif soit atteint (...) les sanctions demeurent inévitables".

- 'money, money' -

Aucune nouvelle sanction ne sera décidée au sommet. L'UE "n'est pas dans une logique de durcissement", affirme un diplomate. "On n'a pas trop envie de provoquer Poutine", glisse un autre. "Il faut poursuivre le travail politique", ajoute une source française.

L'UE, qui a déjà déboursé 1,6 milliard d'euros pour l'Ukraine, réaffirmera qu'elle est prête à faire plus, mais en échange de la mise en œuvre de réformes. Faute d'être invité au sommet comme il le voulait, M. Porochenko a décidé de bouder Bruxelles.

L'autre gros sujet sur la table sera le plan d'investissement de la Commission pour la relance de la croissance, qui provoque un début de bras de fer entre Bruxelles et les capitales européennes. A la veille du sommet, Jean-Claude Juncker a lancé un appel aux chefs d'Etat et de gouvernement pour qu'ils "mettent la main au portefeuille" et abondent le fonds de garantie qui doit être mis en place dans les prochains mois avec de l'argent européen.

"Plusieurs Etats ont manifesté un intérêt potentiel. J'attends maintenant des propositions concrètes et pas seulement +paroles, paroles+. J'ai besoin de +money, money+, d'argent sonnant et trébuchant", a-t-il déclaré sans ambages.

Mais les 28 en sont encore loin. Ils veulent d'abord savoir comment fonctionnera le programme, pour quels projets et avec quels retours pour leurs pays. "Je ne pense pas que demain ou après-demain, les Etats prendront une décision sur une participation", a indiqué mercredi une source gouvernementale allemande. "Ce ne sera pas une conférence des donateurs", résume une source française, tout en laissant la porte ouverte à de telles contributions nationales, "dans une deuxième étape".

M. Tusk veut manifestement instaurer un nouveau style. Les conclusions seront nettement plus courtes qu'auparavant, de même que les débats, qu'il ne veut pas voir s'éterniser au delà de minuit. Si tous les sujets sont bouclés, la réunion prévue sur deux jours pourrait même se terminer dès jeudi soir, une première.

Source : AFP

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