Les communes de Rodez et Onet vont-elles fusionner ?

Des dotations de l’État qui s’amenuisent et qui continueront certainement dans ce sens suffiraient à contraindre les collectivités locales à s’engager sur le chemin de la mutualisation. En tout cas, Christian Teyssèdre et Jean-Philippe Keroslian, les maires de Rodez et Onet-le-Château, y pensent sérieusement. Et même plus ! Les deux travaillent, en effet,  sur ce dossier depuis maintenant deux mois. «La mutualisation, on en parle beaucoup, mais on a du mal à se lancer», lâche l’édile castonétois.

Rationaliser les coûts

Estimant qu’il y «a une nécessité à s’engager», il note ainsi que leur «travail serait précurseur». Christian Teyssèdre, selon lequel cette réflexion est menée «à l’initiative de Jean-Philippe Keroslian», y voit «une démarche dure mais normale, car il faut arrêter de créer des structures entre communes et intercommunalités pour rationaliser les coûts et améliorer les services rendus à la population». D’où le souhait des deux premiers magistrats de «mutualiser», dans un premier temps, leurs directeurs de service (cantine, petite enfance, etc.), en profitant des départs à la retraite et des départs volontaires pour mettre en place cette réforme. Puis, dans un second temps, les services d’Onet et Rodez seraient mis en commun.

«On va dans le sens de l’histoire»

«Et nous avons demandé aux MJC de travailler dans le même sens», dit le maire ruthénois. Face à un sujet délicat et «compliqué», ce dernier confie qu’il en «parle sans arrêt» avec son homologue: «Il n’y a pas un sujet qui se fera facilement. Là, nous en sommes à l’élaboration d’une méthode de travail. Puis, il faudra l’accord des conseils municipaux». Mais, assure-t-il, «on va dans le sens de l’histoire». Et d’assurer que cette innovation séduirait également au Monastère et à Olemps. D’ailleurs, le premier magistrat de Rodez estime que «l’idéal serait qu’il y ait une mutualisation des services partout où il y a une continuité urbaine».

Une fusion dans la ligne de mire ?

Insistant pour dire qu’il s’interdit toute «hégémonie directe ou indirecte de Rodez sur qui que ce soit», l’élu ruthénois précise que l’«on avance prudemment, en essayant de faire adhérer les gens. Mais personne ne sera contraint». Cette mutualisation des services de Rodez et Onet se mettrait donc en place, «avant, peut-être, une fusion des communes», s’aventure Christian Teyssèdre.

«Mais je ne sais pas si c’est possible. L’ancien maire Roland Boscary-Monsservin, aux très fortes ambitions et au très grand savoir-faire, n’y est pas parvenu». Sur ce point, Jean-Philippe Keroslian rappelle que «les deux villes sont intimement liées» : «Je me suis déjà exprimé à titre personnel sur ce sujet. Moi, je trouverais logique qu’un jour ou l’autre Rodez et Onet fusionnent. Et cela rendrait la nouvelle commune beaucoup plus forte». Mais, comme le maire le conclut: «Je ne sais pas si les esprits sont déjà prêts à ça !»