Entre séries TV et puzzles, le cœur de Jérôme-David balance

Céphaloclastophile. L’adjectif est barbare, pourtant Jérôme-David Inigo l’épelle avec fierté. À 43 ans, ce Ruthénois consacre tout son temps et son espace aux puzzles qu’il collectionne et s’entête à assembler, avec un acharnement pathologique, depuis plus de quarante ans.

Au moment de pousser la porte de son appartement ruthénois, le quadra ne cache pas son excitation. Toujours la même quand il s’agit de faire découvrir son exceptionnel butin. Et pour cause! Passé le seuil, saute aux yeux la très colorée pièce à vivre, étrangement dépourvue de meubles, mais surchargée... de puzzles. Minutieusement alignés sur de longues tables ou stockés dans des cartons, les quelque 1000 pièces de sa collection envahissent l’espace. Du sol au plafond, littéralement. Par ci par là, des notices "techniques" structurent l’exposition.

Nostalgique? «Oui, absolument !»

Tombé dans le puzzle dès son plus jeune âge, Jérôme-David Inigo développe une passion hors du commun pour ce jeu. Incollable sur son origine, il se souvient du premier Goldorak qu’il a assemblé. Et trente ans plus tard, à la recherche de produits dérivés des séries télé de son enfance, c’est un autre puzzle Goldorak, dégoté sur un site de vente en ligne, qui lui donne l’idée d’allier ses deux passions. "À l’école, je m’endormais sur le bureau en songeant à mes personnages de télé préférés, se souvient Jérôme-David Inigo. Je ne pensais qu’à rentrer pour les retrouver", tant pis pour les devoirs.

Candy, Casimir, Musclor, la Panthère rose, le Muppets show... Quatre ans, quelques milliers d’heures de travail et autant d’investissement pécunier auront suffi à ce "grand nostalgique" pour faire le tour de la « toile » et rassembler le maximum de jeux dérivés de séries. Avec 150 références amassées, Jérôme-David Inigo pense "être arrivé au bout" de cette collection spéciale. Une collection qu’il élève au rang de "patrimoine national" et espère désormais "faire vivre". "Ces émissions parlent à quatre générations différentes, s’enthousiasme-t-il. Qui ne se souvient pas de Nounours, 50 ans après ?"

Et le passionné de chantonner, tour à tour, les génériques de ses héros favoris. Comme un jukebox dans lequel une pièce suffit à dérouler l’histoire d’un jeu, d’une passion, d’une vie.