Ils séquestrent un huissier : six mois de prison avec sursis

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    Ils séquestrent un huissier : six mois de prison avec sursis
Publié le
Charles Leduc

Justice. En mai 2012, un couple domicilié à Capdenac-Gare retient un huissier de justice, qui reçoit une gifle au passage, pour l’obliger à débloquer un compte postal. Une situation «surnaturelle», dit le parquet.

«Vue de loin, il s’agit d’une affaire cocasse et stupéfiante», estime Bernard Salvador, le vice-procureur de la République. Lors de l’audience du tribunal correctionnel de l’Aveyron, un couple de Capdenacois se présente à la barre. Il est reproché à ces quinquagénaires d’avoir séquestré un jeune huissier de justice, en mai 2012. Ce dernier, qui s’est constitué partie civile, revient sur cette folle journée au cours de laquelle il s’est présenté au domicile des prévenus pour les informer de la saisie-attribution de leur compte postal. 

«Elle m’a ouvert, je suis entré dans le hall; quelques secondes après, le mari est arrivé en hurlant». Après lui avoir retiré l’acte des mains et en avoir fait «une boule», le prévenu envoie «une grande claque» à l’huissier avant de fermer la porte d’entrée à clef et de faire monter tout le monde à l’étage. «Ils m’ont dit que je ne sortirais qu’à la seule condition que le compte soit débloqué». Ce que l’homme de loi s’est soumis à faire. Et celui-ci de se souvenir de l’étonnante suite des événements: «À partir du moment où la mainlevée était faite, ils m’ont proposé de prendre le café». «Nous ne sommes jamais allés lui mettre une gifle», se défend l’épouse. Et la porte verrouillée ?

«Ce n’est pas une question de séquestration; c’est une habitude que nous avons prise. Nous avons vécu à Perpignan, et là-bas c’était le Bronx». Pour MJean-Paul Garrigues, qui réclame 300€ de dommages et intérêts, il s’agissait bien de «moyens violents», rappelant que l’huissier «n’était pas libre de ses mouvements puisqu’ils ont refusé qu’il aille chercher son téléphone portable dans sa voiture. Ils ont exigé qu’il appelle avec leur téléphone fixe, devant eux !» Bernard Salvador qualifie ces faits de «graves», tout en estimant que l’«on navigue dans le surnaturel».

À l’encontre du mari, il requiert de six à huit mois de prison avec sursis; à propos de l’épouse, ne trouvant pas ce qu’on peut lui reprocher, il s’en rapporte au tribunal. Sans avocat dans ce dossier où c’est la parole des uns contre celle de l’autre, la femme s’exprime en dernier, dépitée à l’idée que l’on puisse davantage croire la victime que son époux et elle : «Il (l’huissier) est assermenté, ça résume tout». Tous deux sont condamnés à six mois de prison avec sursis et doivent payer 300€ de dommages et intérêts. Ils quittent le tribunal en maugréant. 

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