Aveyron : Pénurie en vue pour le nouveau Charlie Hebdo

  • Au tabac-presse place d'Armes à Rodez, les réservations s'accumulent.
    Au tabac-presse place d'Armes à Rodez, les réservations s'accumulent. Charles Leduc / CPA
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    Aveyron : Pénurie en vue pour le nouveau Charlie Hebdo
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    Aveyron : Pénurie en vue pour le nouveau Charlie Hebdo AFP
Publié le , mis à jour
Charles Leduc

Presse. Le numéro réalisé par les «survivants», aussi qualifié de posthume, sera pris d’assaut. Malgré une hausse du nombre d’exemplaires mis en vente et des réservations, tout le monde ne sera pas servi.

Lundi, en début d’après-midi, au Tabac de la place d’Armes de Rodez, une cliente entre et demande d’emblée que trois exemplaires de Charlie Hebdo, dont la parution est attendue demain, lui soient réservés. L’entendant, un Ruthénois qui s’apprêtait à quitter ce commerce fait demi-tour et en réserve un, lui aussi. La gérante, Marie-Claire Murat, attrape un stylo et note leurs noms sur une petite feuille de papier scotchée à sa vitrine.

"Nous prenons les réservations depuis le lendemain de l’attentat qui s’est déroulé au sein de la rédaction de l’hebdomadaire", dit-elle, se souvenant au passage que les derniers exemplaires de l’édition de la semaine dernière "sont très vite partis". Et lorsqu’un client lui demande s’il aura son Charlie Hebdo tant souhaité, elle répond : "Normalement oui. Du moins, moi je l’espère. Mon mari va appeler le dépôt de presse pour que l’on nous en livre davantage". Alors qu’elle compte une cinquantaine de noms sur sa liste de réservations, Marie-Claire Murat qui, habituellement, ne vend que quatre ou cinq exemplaires par semaine, explique que "s’il n’y en a pas assez, elle distribuera ceux qu’elle a dans l’ordre d’arrivée des réservations". Et si, par bonheur, pléthore lui sont livrés, ceux qu’elle vendra seront mis bien en évidence sur les rayonnages...

À acheter aux aurores

La scène se répète au Hall de la Presse, situé au bas de la rue Saint-Cyrice. Alors que trois Charlie Hebdo partent chaque semaine, ici aussi les Ruthénois se sont déjà manifestés depuis mercredi. "Une centaine d’exemplaires sont réservés", confie ainsi Christine Delagne, la gérante. Si cette dernière prévoit d’ores et déjà de conserver précieusement un numéro pour les personnes qui achètent depuis toujours cet hebdomadaire (comme elle le fait "systématiquement", dit-elle), elle indique aux autres qu’elle comblera leur attente "dans la mesure du possible". Mais la règle est parfois différente ailleurs.

Certains diffuseurs de presse s’interdisent d’enregistrer une réservation et préfèrent que les premiers arrivés soient les premiers servis; ils invitent d’ailleurs leurs clients à se présenter dès l’ouverture du magasin. Aux aurores, donc. D’autres enseignes, telles que la Maison de la Presse, ont décidé de ne plus prendre de réservations. "Nous avions commencé à le faire mais, parce qu’il y avait trop de demandes, nous avons cessé dès vendredi", explique Sophie, une salariée. "Les gens viennent encore nous voir pour les réserver, ou nous téléphonent tout simplement. Malheureusement, nous ne savons pas combien d’exemplaires nous serons livrés; nous ne voulons pas donner de faux espoirs."

Ceci étant, ce magasin ruthénois, qui reçoit en temps normal une dizaine de Charlie Hebdo maximum par semaine, tentera demain de satisfaire la quarantaine de personnes qui a eu le temps de se manifester.

1 220 exemplaires pour le centre et le nord du département

Mais beaucoup pourraient effectivement être déçus mercredi, tant le spectre de la pénurie se profile. Même si ce numéro du 14 janvier réalisé par les « survivants », qui se voudra également posthume puisque les articles et dessins des victimes y seront publiés, sera imprimé à trois millions d’exemplaires! Confirmant que beaucoup de commerçants la contactent pour être largement approvisionnés, une salariée du dépôt de presse de Stéphane Bernatas (qui livre magazines et hebdomadaires à quelque 80 diffuseurs du centre et du nord de l’Aveyron), déclare d’emblée que les magasins "n’auront jamais assez"  de 1 220 exemplaires annoncés, contre 150 en général ! La prédiction de cette employée s’annonce alors sans appel : "Nous allons être en rupture de vente dès mercredi".

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