Aveyron : peu de gel et pluies abondantes en 2014

Avez-vous eu froid en 2014 ? Pas facile à dire, n’est-ce pas. La météo a en effet été un peu particulière durant les douze derniers mois. Certes, la tendance globale est « chaude et pluvieuse », comme le résume Philippe Aliaga, chef du centre météorologique d’Albi, qui suit de près les évolutions du temps pour les départements du Tarn, du Lot et de l’Aveyron.

Mais cela n’empêche pas les paradoxes. Vous avez sûrement en tête l’été plutôt pourri, durant lequel il a fait froid.
Mais tant au début de l’année qu’à la fin, vous n’avez pas eu très très froid. Et pour cause : en 2014, en Aveyron, il n’y a jamais eu aussi peu de jours ou la température est passée en dessous de zéro.

Ainsi, à Rodez, ont été relevés 40 jours en dessous de zéro alors que la moyenne de référence (1) s’établit à... 71 jours! « 31jours de moins, c’est un record. Le précédent datait de 2002 », confie Philippe Aliaga. Idem pour ce qui concerne les relevés effectués du côté de Millau, à la différence près qu’avec 25 jours en dessous de 0, contre 53 pour ce qui est de la moyenne de référence, c’est le record de 1999 qui a été, là, égalé.
De quoi illustrer la douceur ambiante qui a régné dans les campagnes aveyronnaises.

Toutefois, on a beau parler de réchauffement climatique, l’année 2014 n’a pas été non plus la plus chaude en Aveyron, contrairement à ce qui a été relevé sur le plan national. La température moyenne annuelle a été supérieure de 0,8 à 1 °C par rapport à la moyenne de référence, alors que la température a été supérieure de 1,2 °C sur le plan national, ce qui n’avait jamais été constaté depuis 1900.

À Millau, c’est la quatrième année le plus chaude qui a été relevée, 2011 restant l’année la plus chaude avec une température supérieure de 1,3 °C à la moyenne de référence.
C’est durant l’automne que la douceur a été la plus perceptible. Les vignerons du Vallon s’en souviennent encore! « Et particulièrement pour ce qui est du mois de novembre, avec des températures supérieures de 2 à 3 °C », détaille Philippe Aliaga.

Importante pluviométrie

Côté pluviométrie, des relevés importants ont été faits dans le Villefranchois, avec près de 820 ml (la mesure est équivalente à 1litre par m2) ainsi que sur l’Aubrac, les monts de Lacaune et le Larzac, avec des quantités variant de 1400 à 1600 ml. Toutefois, les excédents pluviométriques ont été constatés sur le causse comtal (+10%) et, surtout, dans le Sud-Aveyron, touché par les nombreux épisodes cévenols.

«Dans certains coins, il est tombé en une journée l’équivalent de deux mois de pluie!», relate Philippe Aliaga, avec les conséquences que l’on sait pour nombre de communes, dévastées par le débordement des cours d’eau.

À noter que la région ruthénoise a été également marquée par les épisodes pluvieux, puisque l’année 2014 est désormais référencée comme la troisième année la plus pluvieuse depuis 1972. 139 jours de pluie ont en effet été recensés, pour une moyenne de référence établie à 115 jours (en 1986, 147 jours de pluie avaient été relevés et 141 en 1979).
Quant à ce que nous réserve 2015, rendez-vous en janvier 2016 pour en faire le bilan. Mais de là à penser que les températures relevées seront du même ordre, il n’y a qu’un pas...

(1) La moyenne de référence est établie à partir des relevés de trente années, soit de 1981 à 2010 pour ce qui concerne les chiffres du département.