Rodez : après une courte pause, l’Alerte commerçants est relancée

Mis en place en 2006 avec l’objectif d’aider les commerçants à se sentir plus en sécurité, le dispositif Alerte commerçants (ou Vigi-commerces) a démontré au fil des ans toute son utilité, au regard des statistiques établies par les policiers ruthénois. Des forces de l’ordre qui sont la pierre angulaire d’une initiative qui a également fait ses preuves dans d’autres villes du pays. Fruit d’une réflexion menée par la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) et de l’Agglo du Grand Rodez, qui en supporte aussi les frais de fonctionnement, ce dispositif est régulièrement activé.

Dispositif en sommeil

Pour autant, ce dernier a rencontré quelques dysfonctionnements en 2014. La faute à un appel d’offres lancé par l’Agglo pour choisir un nouvel opérateur téléphonique. « C’était Orange, c’est passé SFR, explique un technicien du Grand Rodez. Puis l’offre de SFR a été dénoncée et plusieurs semaines après, c’est de nouveau Orange qui a été désigné comme opérateur. »

Sauf que durant tout ce temps, Alerte commerçants n’a pas pu fonctionner normalement. « En 2014, à cause de ces péripéties, les alertes sont tombées en chute libre », explique un fonctionnaire de la police ruthénoise. « À titre de comparaison, j’avais reçu 7 alertes en 2013, rien en 2014, précise le policier. Heureusement, le dispositif est de nouveaux pleinement opérationnel depuis une quinzaine de jours. »

Dans le détail, celui-ci s’articule autour d’un mémento pratique donnant de précieux conseils pour sécuriser son local, en rappelant les gestes et comportements à adopter en cas de problème. Il y a aussi un autocollant à l’effigie d’un hibou, avertissant les personnes mal intentionnées que le commerçant est particulièrement vigilant en matière de sécurité. Le tout est complété par un dispositif d’alerte téléphonique automatisé, informant les commerçants installés dans le Grand Rodez lorsqu’un fait délictueux, susceptible de se reproduire, est constaté par les services de police ou de gendarmerie.

« Sur l’Agglo, nous disposons des coordonnées téléphoniques de plus de 800 commerçants. Cela fait un sacré réseau », ajoute-t-on au commissariat. « Jusqu’à maintenant, ici, on avait plutôt affaire à des utilisations frauduleuses de chéquiers.» Le cas de figure le plus fréquent ? Une personne qui se présente aux forces de l’ordre pour signaler la perte ou le vol de son chéquier.

L’officier de service enregistre alors la plainte et un logiciel diffuse le message vocal en direction des commerçants recensés. Pour être efficace, le message doit être le plus complet possible : lieu du vol, références du chéquier (nom, adresse, banque émettrice), ainsi que des renseignements judiciaires, quand c’est possible (signalement du ou des voleurs, etc.). Le dispositif fonctionne aussi dans l’autre sens. Si un commerçant endosse un chèque volé, sa banque le lui signale et celui-ci prévient les forces de l’ordre en leur donnant le maximum d’informations pour qu’elles diffusent un message complet.

Celui-ci est ensuite relayé auprès des autres commerçants du réseau via Alerte commerçants. Enfin, le dispositif permet aussi de signaler une disparition inquiétante et de s’appuyer sur le réseau de commerçants pour tenter de retrouver celle ou celui dont on est sans nouvelle.