Les routiers en grève à la reprise des négociations salariales

  • Opération escargot des routiers en grève sur la rocade de Rennes le 19 janvier 2015
    Opération escargot des routiers en grève sur la rocade de Rennes le 19 janvier 2015 AFP - Damien Meyer
  • Opération escargot des routiers en grève sur la rocade de Rennes le 19 janvier 2015
    Opération escargot des routiers en grève sur la rocade de Rennes le 19 janvier 2015 AFP - Damien Meyer
  • Des routiers en grève bloquent une route près du marché en gros de Lyon-Corbas le 19 janvier 2015
    Des routiers en grève bloquent une route près du marché en gros de Lyon-Corbas le 19 janvier 2015 AFP - Jean-Philippe Ksiazek
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Centre Presse Aveyron

Les négociations salariales reprennent mardi dans le transport de marchandises, sous la pression des routiers qui mènent une grève reconductible depuis dimanche, déterminés à lutter contre "la smicardisation rampante" de la profession.

Organisations syndicales et patronales se retrouvent à 9h30 au siège de la Direction générale du Travail, à Paris (15e arr.), pour une nouvelle séance de négociation annuelle obligatoire (NAO), un mois et demi après la dernière, qui avait échoué.

Les syndicats réclament une "revalorisation salariale de 5% pour tous les salariés". Impossible, répond le patronat, incapable de s'engager au-delà de "1 à 2% de hausse", selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).

Les débats risquent d'être houleux, les syndicats se devant d'être à la hauteur du rapport de force engagé sur le terrain.

Lundi, l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC a multiplié les barrages filtrants et les blocages de sites industriels, dépôts pétroliers, centrales d'achat et centres routiers.

La mobilisation, qui a surpris ses organisateurs par son ampleur, s'est traduite par d'importantes perturbations sur les routes aux abords de Rennes, Bordeaux et surtout Caen.

De nouvelles actions devaient être entreprises en région parisienne, à Lyon et éventuellement à Angers, a-t-on appris de sources syndicales.

"Il faut créer les conditions pour durcir le mouvement parce qu'on entre dans le dur de la négociation", déclarait lundi soir le patron de la CGT Transports, Jérôme Vérité, qui compte "multiplier les barrages partout".

Suffisant pour faire céder les fédérations patronales ? Rien n'est moins sûr.

Ces dernières affirment ne pas avoir "les marges de manœuvre suffisantes" pour répondre aux demandes syndicales, "en décalage avec les réalités économiques des entreprises", s'est défendu Nicolas Paulissen, délégué général de la FNTR.

L'argument ne tient pas, selon les syndicats, qui pointent les aides publiques octroyées aux entreprises via le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore la baisse des prix du carburant.

- 'Laisser la chance à la négociation' -

Le patronat ne peut plus "se cacher derrière son petit doigt", explique à l'AFP Thierry Douine, patron de la CFTC Transports.

Les aides publiques ont "fait récupérer beaucoup de masse salariale" aux entreprises, qu'elles "sont peut-être en capacité de réinjecter tranquillement dans les 5%, sans se mettre en difficulté économique", fait-il valoir.

La CFDT, premier syndicat de la branche, partage ce constat. Mais se dit ouverte au dialogue avec le patronat.

"Il faut laisser la chance à la négociation", tempère Fabian Tosolini, secrétaire fédéral de la CFDT Transports, pourtant peu persuadé que les propositions patronales "répondront aux attentes des organisations syndicales".

"Et puis si ça ne fonctionne pas, on prendra nos responsabilités", menace le syndicaliste, dont l'organisation n'appelle pas à la grève.

Le 1er décembre, la CFDT avait claqué la porte des négociations en dénonçant "la provocation des fédérations patronales", avant de réaliser en solo une opération "coup de poing" au péage de Saint-Arnoult (Yvelines).

Unis dans leurs revendications, les syndicats réclament "une augmentation du pouvoir d’achat minimum de 100 euros".

Et ils énoncent trois moyens d'y parvenir: "un taux horaire minimum de 10 euros pour les coefficients les plus bas à l’embauche", "une revalorisation salariale de 5% pour tous les salariés" ou la "mise en place d’une ancienneté linéaire".

En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic (9,53 euros bruts par heure).

Le salaire minimum brut a été relevé à 9,61 euros au 1er janvier 2015.

Source : AFP

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