Hôpital de Rodez : pourquoi la colère des personnels gronde

  • De dos, le directeur de l'hôpital Frédéric Bonnet au côté du président de la commission médicale, Philippe Carrière.
    De dos, le directeur de l'hôpital Frédéric Bonnet au côté du président de la commission médicale, Philippe Carrière. José A. Torres
  • Les personnels manifesté mardi leur ras-le-bol à l'occasion des voeux de la direction.
    Les personnels manifesté mardi leur ras-le-bol à l'occasion des voeux de la direction. José A. Torres
Publié le
Lola Cros

Décryptage. «Dégoûtés» d’une gestion «amatrice» et «cynique». Les trois syndicats de l'hôpital de Rodez ont exprimé bruyamment mardi à l'occasion des voeux de la direction leur ras-le-bol. Sollicité par nos soins, le directeur répond.

«Dégoûtés» d’une gestion «amatrice» et «cynique». Mardi, les personnels de l'hôpital Jacques-Puel de Rodez ont manifesté bruyamment leurs craintes et inquiétudes à l'occasion des voeux de la direction. Tournant désormais le dos à la direction, les syndicats dénonçent les effets d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire draconien : suppression de primes, réduction d’effectifs, réorganisation des services... Sollicité par nos soins, le directeur répond.

  • Des primes supprimées
     

«Dernièrement, les aides-soignants et infirmiers contractuels ont appris, par courrier, que leurs primes sautaient, commence Valérie Ollier, secrétaire du syndicat CFDT. Cela représente entre 150 et 180 mensuels, soit 10% de leurs revenus.» L’intersyndicale fait de cette décision, apprise au détour d’un couloir, un «préalable» à toute discussion avec la direction. Une direction qui se justifie: «La certification des comptes, à laquelle nous sommes astreints depuis le 1er janvier, nous impose une régularité accrue de certains éléments de rémunération. Les primes de certains contractuels ne sont pas prévues par la réglementation, précise le directeur, Frédéric Bonnet. C’est évidemment quelque chose de difficile individuellement, je ne vais pas vous dire le contraire.»

  • Des milliers d’«heures supp’» sucrées 

1500 heures supplémentaires accumulées du côté des aides-soignants, 2500 heures pour les infirmiers urgentistes, et jusqu’à 3000 heures dans le service maternité... Autant d’heures sur lesquelles peuvent s’asseoir les agents hospitaliers, si l’on entend l’intersyndicale.

«Absolument pas, répond le directeur. Dans l’immédiat effectivement, il y a beaucoup d’heures supplémentaires en stock, mais il n’est absolument pas question de les faire disparaître, elles sont toujours au compteur de chaque agent.» Et Frédéric Bonnet de répéter: «Pas question d’y toucher, je suis absolument catégorique»

De dos, le directeur de l'hôpital Frédéric Bonnet au côté du président de la commission médicale, Philippe Carrière.
De dos, le directeur de l'hôpital Frédéric Bonnet au côté du président de la commission médicale, Philippe Carrière. José A. Torres

  • Quid des effectifs ?
     

Les syndicats évoquaient 40 postes supprimés dans les mois à venir, sans savoir «qui», sans savoir «». «C’est de la folie! Au début, une infirmière s’occupait de 12 lits, aujourd’hui c’est 18. La nuit, un binôme est en charge de 29lits! C’est irresponsable», gronde Daniel Bousquet, représentant du syndicat majoritaire, FO. Le directeur confirme: «Nous travaillons sur une diminution de la masse salariale, de l’ordre de 40 emplois.»

  • Vers un retour des «3x8»?
     

«Il paraîtrait que les roulements 3x8 se profilent...Sans consultation du personnel, évidemment», regrettent les représentants du personnel. «Nous ne sommes pas des “nones” ménopausées, s’emporte une représentante. Nous avons droit à une vie de famille  «Ces roulements ont pu être évoqués lors de discussions entre syndicats et direction, réagit Frédéric Bonnet, mais cette question n’est pas en projet.» 

  • «Des agents corvéables à merci»
     

Être appelé sur du temps de repos pour venir gonfler les effectifs ? «Rien d’exceptionnel, affirment les représentants CFDT et CGT du personnel hospitalier. Tout le système est basé sur la flexibilité de salariés qui en font déjà trop et qui, en plus, se font sucrer les primes.» Une accusation réfutée par le directeur qui y voit «une recherche de consensus bien plus que des décisions autoritaires».«La compensation immédiate de l’absentéisme n’est pas nouvelle, ajoute-t-il. Nous appelons du renfort quand un agent est malade a minima, pour ne pas laisser de poste vacant, surtout s’il s’agit de soignants. Et encore... nous ne mettons pas n’importe qui dans n’importe quel service.»

  • L’équipe de suppléance condamnée
     

«Nous n’avons rien vu venir jusqu’en décembre, lâche amèrement Laurent Vallat, secrétaire CGT. On nous disait que le service n’était pas en danger, aujourd’hui on apprend qu’il va être supprimé.»Ce service polyvalent, qui comprend une petite quinzaine de salariés, œuvre dans les différents services pour pallier à l’absentéisme. «Il y a encore des discussions sur le sujet, confirme Frédéric Bonnet. Son avenir est en cours de négociations, nous songeons à l’organiser différemment, à des réaffectations.»

  • Le service logistique privatisé ?
     

«Première nouvelle, s’étonne la direction. Une partie de l’activité logistique est privatisée depuis de nombreuses années, il n’est pas question de plus aujourd’hui.»

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