Routiers: le patronat refuse de reprendre les négociations sur les salaires

  • Des transporteurs routiers bloquent la route à Bruges près de Bordeaux le 21 janvier 2015
    Des transporteurs routiers bloquent la route à Bruges près de Bordeaux le 21 janvier 2015 AFP - Nicolas Tucat
  • Des transporteurs routiers bloquent la route à Bruges près de Bordeaux le 21 janvier 2015
    Des transporteurs routiers bloquent la route à Bruges près de Bordeaux le 21 janvier 2015 AFP - Nicolas Tucat
  • Des transporteurs routiers bloquent la route à Bruges près de Bordeaux, le 21 janvier 2015
    Des transporteurs routiers bloquent la route à Bruges près de Bordeaux, le 21 janvier 2015 AFP - Nicolas Tucat
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Centre Presse Aveyron

C'est finalement non. Plusieurs fédérations patronales de transport routier, dont la principale, ont refusé mercredi de participer à la séance de négociations prévue jeudi matin avec les syndicats, ces derniers sommant désormais l'Etat d'intervenir.

"Aucun élément nouveau ne permet aujourd'hui de reprendre la négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord", ont annoncé dans un communiqué commun la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) - principale chambre patronale de la branche -, TLF et l'Unostra.

"C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas assister à la réunion convoquée" jeudi à 08H30 à Direction Générale du Travail, à Paris (15e arr.), indiquent-elles.

La quatrième fédération présente pour ces négociations, l'OTRE, n'avait pas encore annoncé si elle serait ou non présente jeudi.

"Nous ne sommes pas en capacité de faire mieux: nos entreprises sont frappées de plein fouet par la crise économique et souffrent d'un grave déficit de compétitivité", expliquent la FNTR, TLF et l'Unostra, en rappelant que les propositions avancées mardi avaient "toutes été rejetées".

Contactés par l'AFP, les syndicats ont fait part de leur stupeur, ce scénario n'ayant visiblement pas été envisagé.

"Les ministères du Travail et du Transport nous avaient assuré qu'ils seraient là" jeudi matin, a réagi Jérôme Vérité pour la CGT Transports. "C'est ça qui nous a fait lever notre camp" à la Direction Générale du Travail, l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC et CFE-CGC) ayant occupé une partie du lieu dans la nuit de mardi à mercredi.

Dénonçant l'attitude "jusqu'au-boutiste" du patronat, qui fait "pression sur le gouvernement (...) pour aller lui arracher du pognon", le leader cégétiste a demandé à l'exécutif d'intervenir.

"A l'Etat de renverser la situation et d'annoncer la suspension de toutes les aides publiques pour ces entreprises-là", lance-t-il.

- La CFDT menace d'un 'conflit majeur' -

Jeudi matin, les syndicats se rendront néanmoins à la Direction Générale du Travail, en espérant que le patronat change d'avis.

"On a une convocation de l'Etat, on y va", a indiqué Patrice Clos (FO), imité ensuite par Thierry Cordier de la CFDT.

"S'ils ne viennent pas, ils prendront leur responsabilité, et nous la nôtre", précise le secrétaire général de la CFDT Transport, premier syndicat de la profession.

Plus tôt dans la journée, la CFDT avait menacé d'"entrer dans un conflit majeur" si les organisations patronales ne revenaient pas à la table des négociations "dans les prochaines heures".

Dans un communiqué, la CGT Transports "appelle ses militants à maintenir les actions prévues demain (jeudi) pour que la négociation se passe sous la pression et le contrôle des salariés".

L'intersyndicale, qui mène des opérations de blocages depuis dimanche soir, s'exprimera jeudi matin sur "les suites du mouvement qui prendrait nécessairement une autre tournure face à une telle déclaration de guerre", précise le texte.

La tension est montée d'un cran mardi soir, les négociateurs patronaux ayant refusé de répondre à la "convocation" du président de la commission mixe paritaire - un représentant du ministère du Travail - pour une réunion mardi dans la soirée.

Mercredi matin, le ministère du Travail avait invité les partenaires sociaux à un nouveau round de négociations, jeudi.

Les négociations butent sur l'ampleur de l'augmentation salariale: les syndicats réclament 5%, le patronat ne veut pas aller au-delà de 2%.

En l'absence d'accord entre syndicats et patronat, les minimums conventionnels resteraient ceux en vigueur l'année dernière.

En 2014, un seul des quatre coefficients dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic, fixé à 9,53 euros bruts par heure. Le salaire minimum a été relevé à 9,61 euros au 1er janvier.

Plusieurs actions ont été menées mercredi par les routiers en grève, même si leur nombre a diminué de jour en jour.

Dans le Nord, une opération escargot sur l'autoroute A1 a occasionné de très gros bouchons dans la matinée, dans le sens Lille-Paris.

A Bordeaux, une centaine de grévistes ont installé des barrages filtrants dans les zones de fret de Bègles (banlieue sud-est) et de Bruges (nord-ouest).

Source : AFP

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