Les épéistes ruthénois en argent

  • Jonathan Bonnaire, Fabrice Jeannet, Nikolaï Novosjolov et Daniel Jérent, les « Quatre Mousquetaires » ruthénois en argent, hier.
    Jonathan Bonnaire, Fabrice Jeannet, Nikolaï Novosjolov et Daniel Jérent, les « Quatre Mousquetaires » ruthénois en argent, hier. Maxime Raynaud
Publié le , mis à jour
A Heidenheim, Maxime Raynaud

Coupe d’Europe des clubs champions. Troisième en 2013, l’Escrime Rodez Aveyron a décroché la médaille d’argent continentale, dimanche. Levallois, tenant du titre, était encore un peu trop fort en finale mais la performance tient de l’exploit pour un club en proie à des soucis financiers.

L’argent n’a pas d’odeur, paraît-il. Pour l’Escrime Rodez Aveyron, le métal a pris dimanche de nombreuses senteurs. Un mélange aigre- doux de travail bien fait, d’exploit permanent et, comme ne le cachait pas Jonathan Bonnaire après la finale, «de frustration» aussi.

C’est bien connu: atteindre une dernière manche n’est vraiment beau qu’en cas de succès. Cela n’a pas été le cas pour les Ruthénois de Jeannet, Jérent, Novosjolov et Bonnaire, battus par l’ogre et tenant du titre, Levallois, 45-40. Mais deux ans après avoir dû se contenter du bronze, c’est une nouvelle barrière qu’a abattue l’Era, pourtant en proie à un contexte financier pas évident.

«Novo», héros face aux Russes 

Paradoxalement, cette deuxième place continentale est peut-être plus difficile à digérer pour la bande à Jean-Michel Goubert qui y a, cette fois, cru jusqu’au bout. Du moins jusqu’à l’avant dernier relais. À cet instant, Jonathan Bonnaire avait repris du poil de la bête et porté ses 2,02 m à un souffle d’Ulrich Robeiri, l’actuel N.2 mondial (33-36). Tout était possible, surtout pour des Aveyronnais revenus de nulle part ou presque, plus tôt dans l’après-midi.

En quarts de finale, opposés aux Russes du Vulkan Zvenigor, leur entraîneur italien champion olympique et leur trio composant l’équipe nationale, ils ont bien cru voir l’aventure s’arrêter subitement. Toujours menés mais toujours au contact, ils s’en sont alors remis à leur Estonien, Nikolaï Novosjolov, ex-N.1 mondial, lors d’une mort subite à déconseiller aux cardiaques. Finalement, sur la même piste où ils avaient abandonné leurs rêves de finale face à Kiev, déjà à la loterie, il y a deux ans, les partenaires de «Novo» ont échappé au pire (45-44).

Une histoire de fraîcheur

Ils ne pouvaient alors plus leur arriver grand-chose. Et Heidenheim, club organisateur, était avalé en demi-finale (45-36) malgré une salle acquise à sa cause. Ne restait que le gros morceau Levallois. Le duel annoncé avec la «dream team» qui compose quasiment l’équipe de France aurait bien lieu. Mais comme en demi-finale, ce serait en partie sans Daniel Jérent, usé par deux jours de Coupe du monde, individuelle et par équipes. En face, le N.1 mondial, Gauthier Grumier, et le N.2 Ulrich Robeiri, avaient été ménagés par le staff des Bleus... qui est aussi celui de Levallois. C’est peut-être ce qui a fait basculer la finale. Ou pas.

Toujours est-il qu’alors que Bonnaire avait remis Rodez dans la partie, Robeiri ne lâchait pas. Grumier, lui aussi fringant, gérait ensuite la fougue de l’impeccable Novosjolov. Le rêve était passé. Mais Rodez n’a rien perdu, hier. Sa quête d’or avortée ne fait pas oublier avec cet argent que, pour maintenir un tel niveau de performance, il lui en faudra bientôt de la sonnante et trébuchante. Avec cette breloque, sa deuxième sur la scène continentale en deux ans et autant de participations, l’Era a une nouvelle fois porté haut les couleurs ruthénoises et assis un peu plus sa légitimité. L’argent a une odeur aujourd’hui; celle de l’espoir de tout un club.

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