Agressions sexuelles sur mineures : un retraité de Rivière-sur-Tarn condamné

  • Les faits ont été commis entre 2005 et 2011 dans le petit village du Sud-Aveyron.
    Les faits ont été commis entre 2005 et 2011 dans le petit village du Sud-Aveyron. Repro
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P.H.

Justice.  Un retraité a été condamné mercredi à un an de prison ferme pour avoir agressé six mineures à Rivière-sur-Tarn entre 2005 et 2011. 

Dos à ses jeunes victimes, face à la juge Abegg, le prévenu lâche laconiquement : «Je ne suis pas un monstre. Julie et Camille (prénoms modifiés, NDLR), je m’excuse pour ce que j’ai fait.» Quelques minutes plus tard, les deux sœurs sont à la barre du tribunal de Rodez. La cadette dit fermement  : «Je n’accepte pas ses excuses. À cause de lui, je n’ai pas eu de vraie adolescence. Je veux qu’il soit vraiment puni pour qu’il ne recommence pas.»

Six agressions entre 2005 et 2011

Jugé, mercredi, pour six agressions sexuelles à l’encontre de six mineures entre janvier 2005 et avril 2011, ce jeune retraité de 65 ans n’avait pourtant éveillé aucun soupçon à Rivière-sur-Tarn. Il était même très apprécié de ses voisins qui le laissaient, par exemple, aller chercher les enfants à l’école. Le retraité était considéré comme «un grand-père par certains, il faisait partie de la famille», explique l’avocat de l’une des parties civiles, Stéphane Mazars. 

En effet, plusieurs enfants du village s’étaient pris de sympathie pour l’homme qui se montrait accueillant. Il en amène certains à la pêche, d’autres à la cueillette des champignons puis passe de longues soirées chez lui, avec les enfants. Jusqu’au jour où des parents se demandent pourquoi leur fille ne veut plus se rendre chez cet homme.

C’est ainsi qu’ils découvrent qu’en réalité, le prévenu avait essayé d’abuser d’elle à plusieurs reprises. Lors de l’interrogatoire mené par les gendarmes, le retraité avoue tout: des massages pratiqués sur des fillettes d’à peine huit ans, avec des mains qui glissent sous les vêtements, des baisers forcés puis des relations sexuelles avec une adolescente de 16 ans.

Cultivateur de cannabis

«Pourquoi avez-vous fait cela ? Vous avez abusé de votre relation de confiance», lui lance la juge Amandine Abegg. «Que sais-je…», bredouille le prévenu qui ne fournira pas plus d’explications. Il revient aussi, sans cesse, sur ses déclarations précédentes, quitte à se contredire. Le retraité est également coupable d’avoir fait fumer du cannabis, qu’il cultivait chez lui, à des mineurs.

Devant «le risque de récidive» évoqué par la partie civile qui s’appuie sur un rapport psychiatrique, le tribunal condamne le retraité à un an d’emprisonnement ferme assorti d'un sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il devra aussi se tenir éloigné de Rivière-sur-Tarn. Seulement deux victimes étaient présentes lors de l’audience. Une absence qui s’explique, selon Stéphane Mazars, par «la honte des familles d’avoir fait confiance à cet homme, dans une ville où tout le monde se connaît».

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