Les Français ont moins consommé d'électricité en 2014

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Centre Presse Aveyron

Au plus bas depuis douze ans, la consommation française d'électricité a pâtit en 2014 d'une météo particulièrement clémente, enregistrant un recul de 6% qui, combiné à la poursuite du développement des énergies renouvelables, a permis de faire chuter les émissions de CO2 du secteur électrique.

La consommation électrique annuelle est ressortie à 465,3 térawattheures (TWh), contre 495 TWh en 2013 et 451 TWh en 2002, selon le bilan annuel de RTE, la filiale autonome d'EDF qui gère le réseau national de lignes à haute tension. La douceur des températures en 2014, année la plus chaude observée en France depuis 1900, a notamment réduit les besoins de chauffage électrique, très répandu dans le pays, le plus "thermosensible" d'Europe: une baisse d'un degré des températures représente une consommation additionnelle de l'ordre de 2.400 mégawatts en hiver.

"La consommation française d'électricité a cessé de croître"

La pointe de consommation a culminé l'an dernier à 82,5 gigawatts (GW) le 9 décembre, loin du record de 102,1 GW atteint le 8 février 2012. Corrigée des aléas climatiques, la consommation nationale d'électricité s'est aussi inscrite en baisse, de 0,4%. "Cette légère diminution de la consommation d'électricité française reflète une activité économique ralentie mais également l'effet des mesures d'économie d'énergie déployées en France depuis plusieurs années", a expliqué RTE. "Cela confirme l'inflexion observée depuis maintenant quatre années: la consommation française d'électricité a cessé de croître", a souligné le gestionnaire de réseau, évoquant un phénomène observé aussi à l'échelle européenne.

Dans le détail, la consommation des particuliers, des professionnels et des PME/PMI a reculé de 0,5% à 392,4 TWh, un repli inédit après plusieurs années de hausse suivies d'une tendance à la stabilisation en 2013. La consommation de la grande industrie s'est elle stabilisée à 67,4 TWh, après trois années de baisse.

Essor des énergies vertes

Conséquence de cette consommation modérée, les émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique ont chuté de plus de 40% à 19 millions de tonnes équivalent CO2, alors que le parc de production français est déjà l'un des moins émetteurs d'Europe grâce à la prédominance du nucléaire. Mais cette réduction des émissions de CO2 s'explique aussi par l'essor des énergies renouvelables: en incluant l'hydraulique, leur part à frôlé les 20% de la consommation française l'an dernier. Avec 28 TWh, ces énergies "vertes" (hors hydraulique) ont même devancé, pour la première fois, la part de la production thermique à partir d'énergies fossiles (27 TWh). Celle des centrales à charbon a dégringolé de 58% du fait de la fermeture de plusieurs d'entre elles, sous le coup d'une nouvelle réglementation environnementale européenne.

Celle des centrales à gaz, qui servent à couvrir la demande en période de pointe, s'est repliée de 28%. L'atome continue lui à se tailler la part du lion: la production d'électricité nucléaire a augmenté de 3% et a représenté 77% de la production électrique totale, qui a pour sa part reculé de 1,8% à 540,6 TWh en 2014. La France s'éloigne ainsi de l'objectif fixé par le projet de loi sur la transition énergétique, voté en première lecture par les députés et qui doit être examiné début février au Sénat, et qui prévoit de réduire la part du nucléaire dans la consommation finale d'électricité à 50% à l'horizon 2025.

La France, plus grand exportateur de courant de l'Europe

Toutes filières confondues, la puissance installée du parc de production électrique français a augmenté de 0,5% à près de 129 gigawatts l'an dernier, avec une hausse marquée des capacités éoliennes (+12% à plus de 9,12 GW) et photovoltaïque (+21% à 5,3 GW) grâce à "la clarification du dispositif réglementaire ainsi que des dispositions économiques plus favorables", a indiqué RTE. La consommation modérée de courant ainsi que des prix relativement faibles sur le marché de gros français ont permis à la France de se maintenir l'an dernier comme le plus grand exportateur de courant de l'Europe, le solde des échanges avec les pays voisins s'établissant à 65,1 TWh, le niveau le plus élevé depuis 2002. Le solde n'est importateur qu'avec l'Allemagne (5,9 TWh), où les prix sur le marché de gros de l'électricité sont moins élevés.

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