L'agresseur des trois militaires à Nice toujours interrogé par la police

  • Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian (deuxième à droite), le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve (au centre) et le maire de Nice Christian Estrosi (2ème à gauche) sur les lieux de l'agression de 3 militaires à Nice le 3 février 2015
    Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian (deuxième à droite), le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve (au centre) et le maire de Nice Christian Estrosi (2ème à gauche) sur les lieux de l'agression de 3 militaires à Nice le 3 février 2015 AFP - Valéry Hache
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Centre Presse Aveyron

Les enquêteurs interrogeaient mercredi Moussa Coulibaly et des membres de sa famille, après l'agression au couteau la veille de trois militaires en faction devant un centre communautaire juif dans le centre de Nice.

La section antiterroriste du parquet de Paris et la police judiciaire de Nice cherchent notamment à déterminer si l'agresseur, récemment refoulé de Turquie, savait que les militaires surveillaient le Consistoire israélite de Nice, Radio Shalom et une association israélite, installés extrêmement discrètement dans une cour. Seule la publicité clinquante d'un restaurant indien est visible sur la principale avenue commerçante de la ville où passe le tramway, lieu de l'agression.

"Cette tentative d’assassinat visait des soldats parce qu’ils étaient des militaires", a insisté mardi soir Jean-Yves Le Drian, tout comme le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en rendant visite dans leur caserne aux trois militaires, agressés vers 14H00.

Dans les locaux du centre communautaire juif, le rabbin Franck Teboul, estimait mercredi qu'"il ne faut pas tomber dans la psychose". "Il est probable que le centre n'a pas été visé", a-t-il dit à l'AFP.

"A ce stade nous n'avons aucune information", a commenté devant la presse le président du Consistoire israélite de Nice, Maurice Niddam, en rendant hommage à des militaires qui font "l'honneur de la nation" car "s'ils n'avaient pas été là, les choses auraient peut-être été plus graves".

Le président François Hollande a demandé mercredi en Conseil des ministres le maintien du plan Vigipirate à son "niveau le plus élevé", soit le "niveau renforcé".

Dans l'hôtel Azurea, près de la gare de Nice, où l'agresseur séjournait depuis le 29 janvier après son refoulement de Turquie, les enquêteurs ont trouvé mardi un texte écrit de la main de Moussa Coulibaly sur la religion, ainsi que de la monnaie turque, selon une source proche de l'enquête.

L'homme de 30 ans avait été repéré mi-décembre par les services de police, alors qu'il faisait du "prosélytisme agressif" dans une salle de sport des Yvelines, selon une source proche du dossier.

Il était déjà venu à Nice les 25 et 26 janvier, puis était parti en Corse où il s'était fait repérer par la police aux frontières en cherchant à acheter un aller simple au départ de Nice pour la Turquie. L'agence a refusé l'aller simple et lui a finalement vendu un aller-retour pour le 28 janvier, selon une source proche de l'enquête.

- Le plan Vigipirate maintenu au niveau renforcé -

La DGSI, alertée par la police aux frontières, avait demandé aux autorités turques de le refouler. De source sécuritaire turque, Moussa Coulibaly a été refoulé le 29 janvier à l'aéroport Ataturk d'Istanbul, en provenance de Rome et renvoyé dans la capitale italienne.

"La surveillance de son environnement se poursuivait pour comprendre ce qu'il faisait à Nice alors qu'il n'avait ici ni racines ni contacts", a précisé Bernard Cazeneuve.

Le député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a demandé au ministre d'être à nouveau entendu par la commission d'enquête parlementaire sur les filières djihadistes. M. Ciotti a posé la question d'éventuelles "lacunes" dans la surveillance de cette individu "au passé judiciaire extrêmement chargé".

Dans les Yvelines, la police a perquisitionné mardi soir le domicile de Moussa Coulibaly dans un immeuble du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, ont constaté des journalistes de l'AFP. Sa mère, une soeur et un frère, ont été emmenés par des policiers pour être entendus.

Selon la hiérarchie militaire qui a visionné les images de l'agression, un individu s'est approché des militaires en laissant tomber un sac en plastique devant eux pour détourner leur attention. Il a sorti un couteau et a visé le visage du premier militaire.

Ce maréchal des logis de 33 ans, souffre d'une entaille profonde à la pommette. Le deuxième militaire, un première classe de 22 ans, a été blessé à un bras. Le troisième, un deuxième classe de 19 ans, a finalement maîtrisé l'individu en le taclant au sol.

Peu avant l'agression, Moussa Coulibaly avait été contrôlé et verbalisé dans le tramway, accompagné d'un homme de 43 ans, qui était toujours en garde à vue mercredi.

Source : AFP

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