Manuel Valls attendu sur le terrain de l'action écologique

  • Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée le 3 février 2015
    Le Premier ministre Manuel Valls à l'Assemblée le 3 février 2015 AFP - Bertrand Guay
  • L'envoyé spécial de l'Elysée pour l'écologie, Nicolas Hulot, à Manielle le 23 janvier 2015
    L'envoyé spécial de l'Elysée pour l'écologie, Nicolas Hulot, à Manielle le 23 janvier 2015 AFP - Noel Celis
  • La ministre française de l'environnement Ségolène Royal à l'Assemblée à Paris le 3 février 2015
    La ministre française de l'environnement Ségolène Royal à l'Assemblée à Paris le 3 février 2015 AFP - Bertrand Guay
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Centre Presse Aveyron

Manuel Valls présente mercredi des mesures devant incarner concrètement en 2015 les engagements du gouvernement esquissés lors de la conférence environnementale: lutter davantage contre la pollution de l'air et les pesticides et se désengager de projets liés au charbon.

Le Premier ministre va devoir convaincre les Verts, qui ont quitté le gouvernement à son arrivée, et les ONG écologiques mais aussi les entreprises, de sa volonté affichée de "favoriser notre croissance tout en protégeant notre environnement".

Un exercice d'autant plus délicat que les contentieux avec la sphère environnementale sont nombreux: Notre-Dame-des-Landes, action des forces de l'ordre sur le projet du barrage de Sivens (Tarn), abandon de l'écotaxe, etc.

"C'est un peu l'épreuve de feu de Valls sur l'environnement", note Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas Hulot.

Ouverte par François Hollande, la 3e conférence environnementale (27 et 28 novembre) avait réuni plusieurs ministres autour d'élus, ONG, représentants des syndicats et du patronat, avant le discours de clôture de Manuel Valls.

Si l'annonce de l'attribution du label grande cause nationale 2015 au climat fut un sujet très consensuel, d'autres dossiers donnaient encore lieu mardi à des arbitrages. "On a continué à discuter toute la journée", a indiqué à l'AFP mardi soir un représentant d'une ONG.

Nicolas Hulot, l'envoyé spécial de François Hollande pour la planète, a été lui reçu en soirée à Matignon, a indiqué l'entourage de Manuel Valls.

Subventions aux projets de centrales à charbon, modes de transports plus propres, action contre les insecticides néonicotinoïdes mis en cause dans la surmortalité des abeilles: sur la base des annonces de la conférence environnementale, les attentes sur ces sujets sont très fortes.

"Nous voulons mettre fin au soutien public aux exportations de centrales à charbon", avait déclaré fin novembre le Premier ministre, reprenant l'annonce faite la veille par François Hollande.

Sont en jeu les crédits accordés par la France aux pays en voie de développement pour les projets de centrales à charbon, l'énergie la plus polluante, tant d'un point de vue de la qualité de l'air que des émissions de CO2.

- Véhicules polluants identifiés? -

Les ONG redoutent que cet engagement soit finalement a minima avec une fin des subventions seulement aux centrales les plus polluantes, qui sont en fait très peu commercialisées désormais.

"Un tel recul serait inacceptable alors que la France accueillera à la fin de l'année la grande conférence internationale sur les changements climatiques", prévient Morgane Créach, directrice du Réseau action climat, qui fédère de nombreuses ONG.

Sur la pollution de l'air, un problème qui vaut à la France d'être menacée par des amendes de Bruxelles, le chef du gouvernement s'était engagé sur la mise en place, dès 2015, d'un "système d’identification des véhicules en fonction de leur émissions polluantes". Le but: aider les collectivités à développer des politiques favorisant les véhicules les plus propres.

Dans Le Parisien de mercredi, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal annonce la mise en place "avant l'été" d'un "certificat vert" ou "qualité de l'air" à apposer sur les véhicules propres.

L'élargissement de la prime à la conversion des vieux diesel, responsables de la pollution aux particules fines, avait aussi été avancée.

"En France, le moteur diesel a longtemps été privilégié. Ce fut une erreur", avait concédé le Premier ministre.

Sur l'écotaxe, qui doit faire l'objet de propositions en juin au niveau national, il n'avait pas écarté la possibilité d'expérimentations dans certaines régions volontaires comme l'Alsace ou la Lorraine.

Le gouvernement veut aussi montrer l'exemple et un plan baptisé "Administration exemplaire" doit être détaillé.

Sur les néonicotinoïdes, François Hollande a dit vouloir "aller plus loin". Quatre de ces substances font l'objet d'un moratoire de deux ans dans l'Union européenne et sur certaines cultures du fait de leur nocivité. Le moratoire arrive à échéance en juillet.

La feuille de route sera présentée à la mi-journée aux membres du Conseil national de la transition écologique (ONG, patronat, syndicats, élus) par Manuel Valls, après un discours introductif de Ségolène Royal.

Source : AFP

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